NOVALIS ET JACOB BOEHME

« Christus und Sophie »

 

 

Théosophie

Rudolf Steiner et Novalis - Florian Roder - Wackenroder  - Novalis et Jacob Boehme - Franz von Baader - Hemsterhuis - Zinzendorf - Werner

 

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Jacob Boehme

 

« Le rameau corrompu par le péché, que je suis, recevra, par ce nom, la sève et la vigueur ; par lui qui est une puissance selon mon père Adam, mon humanité verdoiera et donnera des fruits à la gloire de Dieu. »

« J’en avertis les curieux, ce n’est pas la vaine curiosité qui donne la clef du mystère. Pour trouver il faut entrer en soi-même ». Mais, pour entrer en soi-même, pour s’engager sur « le chemin mystérieux qui va vers l’intérieur », comme écrit Novalis, il faut « se renoncer dans le Christ ».

            « Se renoncer », c’est « mourir à soi-même » et « mettre son désir dans le Royaume de Dieu », c’est donc, en d’autres termes, abandonner son moi terrestre, car depuis la chute, « l’âme d’Adam s’est fixée dans son moi et ainsi son feu s’est détaché de l’imagé céleste ». En revanche, « l’homme qui meurt à lui-même et qui met tout son désir dans le royaume de Dieu, recevra comme nourriture le Mercure céleste. Il revêtira une âme céleste avec les cinq sens spirituels. Il se nourrira du saint élément. Néanmoins l’homme extérieur, dans le temps de cette vie, ne saurait devenir dans son corps participant de la nature divine. Nous ne le devenons que dans le corps de l’homme intérieur contemplé dans le miroir de l’imagination. Le corps intérieur rayonne dans le corps extérieur comme le Soleil brille dans l’eau. Mais l’eau reste l’eau » (De la signature des choses, XIV, 63)

             Le Maître de l’ésotérisme chrétien, c’est le Christ, - c’est donc de Lui qu’il faut attendre l’initiation, - comme de la Grâce divine, la transmission de l’influence spirituelle, indispensable pour progresser sur la voie ésotérique :

            « Qu’est-ce que la Grâce ?

            - C’est le fondement intérieur, ou le Christ, qui s’est réintroduit comme une Grâce dans le fond intérieur obscurci : Tous ceux qui renaissent de ce fond intérieur, de Sophie ou de la Virginité céleste, devient des membres du Corps du Christ, et un temple de Dieu » (De l’Election de la Grâce, 114).

            Quant à la voie, elle est celle figurée par la Résurrection du Christ : « Après sa résurrection, le Christ a séjourné pendant quarante jours dans le mystère des trois principes réunis. Sa condition était celle du premier Adam avant son sommeil et avant la naissance d’Ève » (De la signature des choses, XII, 24).

             Dans l’ordre de l’ésotérisme chrétien, l’homme s’unit à la noble vierge, la Sagesse divine, Sophia, son « moi céleste ».

 UNGRUND

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La Trinité

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La Sagesse divine

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Sophia

 

             Dans l’ordre de l’ésotérisme chrétien, l’homme voit l’Ami, le Christ-Sophia, tel que l’Ami se voit Lui-même. L’ésotérisme chrétien, c’est donc « Christus und Sophie », selon le mot de Novalis, et comme l’écrit Jacob Boehme dans son Mysterium Magnum : « Quand la teinture de feu sera absolument épurée, alors en elle retournera la Sophia. Adam, de nouveau, étreindra sa noble fiancée qui lui fut ravie durant son premier sommeil, et il n'y aura plus alors ni homme ni femme, mais seulement un rameau sur l'arbre, fait de perles, du Christ, dans le paradis divin. »