« J’en avertis les curieux,
ce n’est pas la vaine curiosité qui donne la clef du mystère. Pour trouver
il faut entrer en soi-même ». Mais, pour entrer en soi-même, pour
s’engager sur « le chemin mystérieux qui va vers l’intérieur », comme
écrit Novalis, il faut « se renoncer dans le Christ ».
« Se renoncer », c’est « mourir à soi-même » et « mettre son désir dans
le Royaume de Dieu », c’est donc, en d’autres termes, abandonner son moi
terrestre, car depuis la chute, « l’âme d’Adam s’est fixée dans son moi
et ainsi son feu s’est détaché de l’imagé céleste ». En revanche, « l’homme qui
meurt à lui-même et qui met tout son désir dans le royaume de Dieu,
recevra comme nourriture le Mercure céleste. Il revêtira une âme céleste
avec les cinq sens spirituels. Il se nourrira du saint élément. Néanmoins
l’homme extérieur, dans le temps de cette vie, ne saurait devenir dans son
corps participant de la nature divine. Nous ne le devenons que dans le
corps de l’homme intérieur contemplé dans le miroir de l’imagination. Le
corps intérieur rayonne dans le corps extérieur comme le Soleil brille
dans l’eau. Mais l’eau reste l’eau » (De la signature des choses,
XIV, 63)
Le Maître de l’ésotérisme chrétien, c’est le Christ, - c’est donc de Lui
qu’il faut attendre l’initiation, - comme de la Grâce divine, la transmission de l’influence
spirituelle, indispensable pour progresser sur la voie ésotérique :
« Qu’est-ce que la Grâce ?
- C’est le fondement
intérieur, ou le Christ, qui s’est réintroduit comme une Grâce dans le
fond intérieur obscurci : Tous ceux qui renaissent de ce fond intérieur,
de Sophie ou de la Virginité céleste, devient des membres du Corps du
Christ, et un temple de Dieu » (De l’Election de la Grâce,
114).
Quant à la voie, elle est
celle figurée par la Résurrection du Christ : « Après sa résurrection, le
Christ a séjourné pendant quarante jours dans le mystère des trois
principes réunis. Sa condition était celle du premier Adam avant son
sommeil et avant la naissance d’Ève » (De la signature des choses,
XII, 24).
Dans l’ordre de l’ésotérisme chrétien, l’homme s’unit à la noble vierge,
la Sagesse divine, Sophia, son « moi céleste ».
La Trinité
La Sagesse divine
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Sophia
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