Le combat pour la Justice, le combat des forces du bien contre celle du
mal, tels sont les combats des fidèles de l’Imam : « S’il est possible d’apporter le bonheur à un être, dans cet
être au moins les puissances du mal seront dominées. Et, en dernier ressort,
les puissances du bien, au cœur de quelques uns, ne prévaudront-elles pas
contre les puissances du mal au cœur du plus grand nombre » (Aga Khan
III, mort en 1957).
Le combat pour la Justice, c’est bien entendu celui de Fâtima
(l’oasis de Fadak) et de l’Imam Khomeiny, la révolte des déshérités
contre l’autoritarisme de Omar ou celle de l’impérialisme américain,
c’est tout un. Sunnisme et
Chiisme
Ce que l’on nomme le fondamentalisme musulman s’écarte des principes du chiisme.
Ainsi les puritains de l’Islam que sont les Wahhabites s’opposent d’une
manière radicale avec ces principes (voir en
particulier les problèmes posés lors du pèlerinage à la Mecque, 400
morts en 1987, suivi du boycott des lieux saints).
Le chiisme est à la recherche d’un « œcuménisme »
musulman (le cas de Ali Shariati) dont l’objectif est clairement avoué :
créer un « front de combat spirituel » contre les valeurs
« corrompues » de l’Occident. C’est l’œuvre, en
particulier de l’imam Khomeiny, autorisant les fidèles chiites à prier
derrière un imam sunnite. Mais il se heurte, comme l’œcuménisme chrétien,
à des difficultés doctrinales dont la principale reste la théorie de
l’imamat.
Le testament de l’Imam Khomeiny
Si
l’on désire approfondir cette dimension politique de l’islam chiite,
il faut se référer aux œuvres des trois penseurs les plus prestigieux
de ce 20éme siècle : Allama Tabâtabâi (1903-1981), Ali Shariati
(1933-1977) et l'Imam Khomeiny
(1899-1989), plus particulièrement son « testament », où l’on retrouve les thèmes
« éternels » du Chiisme, à savoir l’exil et le désir de
Justice, le martyre et la Vérité, et le souvenir de Fâtima Zahra.
« Nous sommes fiers que nos
Saints Innocents – qu’ils soient bénis – aient connu
la détention et l’exil dans la voie de la
transcendance de l’islam et dans celle de
l’application des prescriptions du Coran, dont l’une
des dimensions est la création d’un État de justice,
et nous sommes fiers qu’ils soient finalement tombés
en martyrs pour avoir essayé de renverser les
gouvernements iniques et les gens du Tâghoute [le
Veau d’Or, l’Argent ] en leur époque. Nous sommes
fiers de vouloir réaliser les objectifs du Coran et
de la Tradition, et que les différentes couches de
la population sacrifient sans compter ce qui leur
est cher, dans la le chemin de Dieu.
Nous sommes fiers que les femmes, jeunes ou âgées,
soient présentes sur les scènes culturelles, économiques et militaires,
et se dépensent, aux côtés des hommes, et même mieux qu’eux, dans la
voie du développement de l’Islam… »
Testament de l’Imam Khomeiny
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