La profession de foi
musulmane consiste dans l’attestation de l’Unicité de Dieu - " Il
n’y a de dieu que Dieu ", " Lâ ilâha illâ
Allâh " - complétée par l’attestation selon laquelle
Mohammed est son prophète - " et Mohammed est Son prophète ",
- "wa Mohammadan rasûl Allâh ". C’est la
profession de foi sunnite, la profession de foi chiite y ajoute la
formule : « et ‘Alî est l’ami (walî) de
Dieu». En
fait, comme les musulmans sunnites, les chiites reconnaissant le saint
Coran, et le hadith (recueil des dits de Mohammed), mais y ajoutent
des recueil de traditions distinctes : les Quatre livres dont deux du
sheikh Mohammed al-Tusi (1067) ainsi que d’autres ouvrages comme les
dits de ’Alî (« La voie de l’éloquence ») d’une part
et les paroles des saints Imams d’autre part.
"Crainte" et
Amour L’islam, en la personne de son prophète, combine deux tendances (ou
deux mystères) : la « Crainte » et l’Amour, déterminant
deux attitudes religieuses incarnées respectivement par Aïshâ, Abû Bakr,
Omar et Othman d’une part, et par ‘Alî, Fâtima, Hasan et Hoseyn, d’autre
part.
Les
premiers représentent la dimension « sèche », celle de
l’efficacité terrestre, la Crainte, c’est-à-dire l’obéissance à la Loi
et la crainte du châtiment, et d’une certaine manière l’exotérisme de la
religion. Les seconds représentent l’Amour ou l’esprit, et donc l’ésotérisme.
Les premiers incarnent le sunnisme, les seconds, le chiisme. C’est
l’opposition entre la haqîqat (la religion spirituelle) & la sharî’at
(la religion littérale). Et le garant de la religion spirituelle, c’est
l’Imam.
Ce qu’est un Imam
Il est le
« guide » nécessaire après la clôture du cycle de la Prophétie,
il est le médiateur entre Dieu et les hommes, un pont entre le visible et
l’invisible, il est infaillible pour pouvoir guider les hommes, il est investi
par Dieu ou par un autre Imam. Il est, enfin, un intercesseur pour tous les
hommes (dimension du pèlerinage).
La
doctrine des cycles
> nobowwat (la prophétie) & walayat
(la « sainteté »)
Le cycle de la prophétie étant désormais clos avec la mort du prophète
de l’Islam, (depuis Adam, Noé et jusqu’à Jésus), commence un nouveau
cycle, qui est en quelque sorte l’ésotérisme de la prophétie. Walayat a la
même racine que walî, c’est-à-dire ami, comme dans l’expression awliyâ
allâh, i.e. les amis ou les aimés de Dieu que sont les prophètes et les
Imams.
L’herméneutique
> zâhir (l’extérieur) & bâtin (l’intérieur)
Le
saint Coran comporte deux niveaux de compréhension, le littéral ou exotérique,
et le caché ou ésotérisme. L’Imam est celui qui initie à l’ésotérisme,
il est un « Coran vivant », un Coran « parlant », le
Coran étant « muet »
Dimension eschatologique du chiisme L’équilibre entre zâhir et bâtin selon les chiites
duodécimains est à distinguer de la précellence du bâtin sur le zâhir,
autrement dit de l’Imamat sur la prophétie, des Ismaéliens, avec ce que cela
entraîne comme conséquences dans l’observance de la shariat. C’est
la célèbre proclamation de la Grande Résurrection, à Alamut, le 8 août
1164, anticipant le retour du 12ème Imam (ou du 21ème
chez les ismaéliens « légitimes »), venant « rassasier le
monde de justice et de vérité comme il a été rassasié d’injustice et
d’iniquité ».
Mais pour la majorité des chiites la dimension eschatologique du
chiisme, c’est l’attente du Retour pour la Justice, incarné par la personne
de l’Imam caché, de l’Imam attendu qui révèlera enfin le sens caché de
toutes les traditions religieuses.
> Le mois de MuharramLe « mois sacré » par
lequel commence l’année liturgique. Le 10 du mois de Muharram est l’Achoura,
jour anniversaire du martyre de Hoseyn :
« Chaque jour est Achoura et chaque terre Kerbela », dit un
Imam. La célébration de l’Achoura donne lieu dans tout le monde chiite à
des représentations théâtrales (les tazieh) et à de terribles cérémonies
expiatoires (flagellations, etc.). > Le pèlerinage
Certes, comme
pour tous les musulmans, le pèlerinage à La Mecque (le Hajj), mais aussi les
« lieux saints », partout finalement où un héros chiite a connu le
martyre et la mort : de Kerbela, tombe de Hoseyn, à Téhéran, tombe de l’ayatollah
Khomeyni. Parmi ces lieux de pèlerinage : Najaf (mausolée
de ‘Alî), Mashhad (sanctuaire de l’Imam
Rezâ (VIII), Qom, mausolée de la sœur de l’Imam
Rezâ, Fatima Ma’suma (la pure),
Et à Téhéran, le mausolée de
l’imam Khomeyni depuis 1979.
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