► AUX ORIGINES DU CHIISME

Chaque jour est Achoura et chaque terre Kerbela

Sommaire

> Les différents courants du Chiisme

> Aperçus philosophiques

> Chiisme et politique 

Retour à Aperçus sur le Chiisme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les « cinq sous le manteau »

Alî, compagnon et gendre du prophète de l’Islam, quatrième calife de la jeune communauté musulmane, assassiné en 661, il est le 1er Imam des chiites, le walî de Dieu, autrement dit le dépositaire de l’ésotérisme ou de la gnose de l’islam.

Fâtima, fille de Mohammed et femme de ’Alî, morte 75 jours après son père, elle représente pour les chiites (mais aussi pour la plupart des sunnites) le modèle de la femme musulmane.  Mère des deux Imams Hasan, Hussein. C’est de sa descendance que naîtra le Mahdi, l’Imâm attendu.

A propos de Fâtima, "symbole de la voie et de l'idéal fondamental de la mission de l'islam", selon le mot du philosophe Ali Shariati, voir Fâtima

Hasan, se retirera à Médine, après la mort de son père, sans revendiquer le statut de calife. Au contraire, il signera un pacte avec Mo’âwiya, le calife omeyyade  et mourra empoisonné en 669.

Hoseyn (3ème Imam, mais premier Imam pour les Ismaéliens) : son martyre à Kerbela, événement capital du chiisme. En mai 680, il refuse de faire allégeance à Yazid, fils de Mo’awia. Appelé par les habitants de Kufa pour prendre la tête d’une révolte comme Yazid, il quitte Médine et se retrouve le 2 octobre 680 arrêté par les troupes du calife, à Kerbela. Empêchés de s’approvisionner en eau, lui et ses compagnons, leurs femmes et leurs enfants, seront finalement massacrés dix jours plus tard, refusant toute reddition. Le martyr est un témoin (shâhid). Comme l’écrit Shariati : « le martyre n’est pas la guerre, c’est une mission, ce n’est pas une arme, mais un message, c’est un mot qu’on prononce avec le sang ». C’est ainsi que le Chiisme est fondamentalement une protestation, pouvant aller jusqu’au martyre, en faveur de la Justice et de la Vérité.

La figure de Salmân Pâk (le Pur)

Chrétien persan, de famille zoroastrienne, sa vie fut une quête qui le conduisit en Arabie où, esclave d’un propriétaire juif, il fut racheté par Muhammad dont il devint un des proches compagnons, après sa conversion à l’Islam. Il s’attachera ensuite à la famille de ‘Alî. A l’élection de Abu Bakr, il aura ce mot : « Vous avez fait et vous n’avez pas fait », autrement dit : « Vous avez eu raison d’élire un chef, mais vous avez eu tort de vous écarter de la source (légitime de l’autorité) »

A la mort du prophète de l’Islam, en 632, Quatre califes lui succèdent, à savoir Abû Bakr, Omar et Othman et Ali (656-661). Or si les sunnites reconnaissant ces quatre premiers califes – les « bien guidés" -, les chiites considèrent que les trois premiers ont usurpé la place qui revenait de droit à ‘Alî.

C’est pourquoi on a pu dire que les Chiites (= les partisans de ‘Alî) étaient les « légitimistes de l’Islam ». Alî, en effet, est le dépositaire de la spiritualité musulmane, l’héritier spirituel de Mohammed. Les autres califes n’étant que des « chefs » politiques. Et cette spiritualité, c’est la doctrine de l’Imamat. Nous y reviendrons.

Quant au comportement de ‘Alî, on a pu dire : «’Alî s’est tu pour l’unité de l’islam et il a supporté le gouvernement de ces gens-là… » et aussi : « Il a refusé le rang du pouvoir victorieux, qui se serait éteint à sa mort, et lui a préféré le rôle d’Imam, qui l’a conduit à la retraite, après son refus de toute compromission » (Ali Shariati)

Les Saints Imams

‘Alî (661)

Hasan (669)

Hoseyn (680)

‘Alî Zeyn al-‘Abedin (714)                               Zeyd (740) cf. Zeydites (ou partisans des V Imams, au Yémen)           

            Muhammad al-Bâqir (732)

            Ja’far al-Sâdeq (765)

            Mûsa al-Kâzem (799)                                      Ismâ’il (755)

           Ismâ’il, fils aîné de Ja’far al-Sadêq, étant mort prématurément, ce dernier reporte son investiture sur son fils cadet Mûsa al-Kazem au lieu de Mohammed, fils d’Ismâ’il, provoquant une rupture : naissance de l'Ismaélisme  

            ‘Alî al-Rezâ (818)

            Muhammad al-Javâd (835)

            ‘Alî al-Hâdi (868)

            Hasan al-Zaki (874)

            Mohammad al-Mahdi (“occulté” en 874), le 12ème Imam

 

            > Occultation mineure, l’Imam est représenté par des wakils qui se succèderont jusqu’à la mort du dernier en 941 : « Maintenant l’affaire est entre les mains de Dieu ».

            > Occultation majeure depuis, selon les termes du dernier Imam : « Je ne me montrerai plus à personne, sinon quand en viendra la permission divine. Mais cela n’aura lieu qu’après l’écoulement d’une longue durée. Les cœurs deviendront inaccessibles à la pitié. La terre sera remplie de tyrannie et de violence. » Mais l’Imam est toujours vivant, il est le Mahdi attendu et reviendra pour faire régner la Justice.