La mort
de Théodore Monod, le 22 novembre 2000, a suscité l'émotion, en
France, mais aussi en Europe et dans le monde entier. Elle a mis en évidence
aussi un paradoxe qui ne peut que conforter le pessimisme de Théodore
Monod quant à l'Homme : les hommages des politiciens pour le
combat d'un savant que toutes leurs décisions contredisent. Lui-même
n'en était pas dupe : "Les plus beaux discours sur la
protection de la nature n'empêcheront pas la poursuite des saccages,
sous couvert de rentabilité". Mais il reste une poignée de
disciples pour qui la vie de Théodore Monod restera d'une
"singularité exemplaire" et ses engagements pour la Justice,
pour l'environnement, sa générosité, des modèles pour une autre
manière de vivre. Ceux-ci ont éprouvé une grande
tristesse. "L'académicien
et naturaliste Théodore Monod, grand nomade et amoureux du désert, est
décédé à Versailles, près de Paris, à l'âge de 98 ans." Reuters
"Comment
s'éveille-t-on aux beautés incomparables de ce jardin bordé de nuit?
Comment éprouve-t-on l'urgence d'agir pour ceux qui souffrent?
Pouvons-nous être touchés? Avons-nous le don des larmes?""Théodore Monod a été un
témoin, véritable de la foi chrétienne vécue sous la seule
contrainte du message évangélique. Sa passion pour l'être humain, sa
responsabilité et sa liberté en faisaient une une figure du
protestantisme français. D'un protestantisme tout à la fois porté par
la méditation des Écritures, notamment du texte des Béatitudes, et
engagé dans les grands combats de la société, contre l'arme atomique
et pour l'environnement, en particulier." Pasteur Jean-Arnold de
Clermont. "Avec
lui, c'est un immense humaniste qui nous quitte, un éclaireur et un
sage qui dès son plus jeune âge avait orienté sa vie vers l'essentiel
: la recherche du sens qui était pour lui recherche scientifique et
recherche de Dieu." Jacques Chirac "Pour
moi, l'ère chrétienne s'est achevé le 5 août 1945. Et le 6 août,
nous sommes entrés dans une ère nouvelle, l'ère atomique ou l'ère
nucléaire" |