LA DANSE DE L'AME

« Se peut-il que soufi ne danse ? ne tournoie comme
l’atome
au Soleil d’éternité ? ne danse – l’âme libre enfin
de sa bogue sèche
Vole, vole, l'oiseau, vers ton île ! s'ouvrent ta
cage - et tes ailes
A tes pieds l’eau amère, là-haut la Source de vie
! »
Rûmî
Les poètes d’Orient représentés dans cette
anthologie ont tous pratiqué la danse de l’âme,
ce qui est une autre manière de dire qu’ils
furent des expérimentateurs de la voie initiatique
que l’on désigne sous le nom de soufisme.
Les orientalistes de la première moitié du 19e
siècle avaient une connaissance plus exacte du
soufisme que nombre de leurs successeurs, du moins
jusqu’à une période assez récente. On leur doit,
aujourd'hui encore - les textes que voici
l’attestent ! -, la fascination qui est la nôtre
pour les Rubayats (quatrains) et les odes
mystiques d’un Rûmî et d’un Omar Khayam. Hâfiz (Hâfez
Shirâzi) et Saadi (l’auteur du Jardin des roses),
dont les œuvres sont largement accessibles
aujourd’hui, figurent parmi les six grands poètes
mystiques soufis dont nous sont restitués ici les
premiers poèmes traduits en français : dans la
fraîcheur de leur découverte, tels que les ont
présentés Joseph Garcin de Tassy et les
orientalistes du Journal asiatique.
Les textes que voici - traductions et commentaires –
n’avaient jamais été lus depuis bientôt deux
siècles. Ils sont accompagnés, pour la plupart, de
leur graphie persane et de quelques miniatures peu
connues, empruntées aux trésors des fonds orientaux
de la Bibliothèque nationale de France.
Ceux qui ont conçu l’idée de ce recueil en ont
rassemblé les pièces et rêvé la forme, ont voulu que
chaque lecteur s’approprie La Danse de l’âme,
qu’il en découpe lui-même les pages - ne
désignait-on pas Hallâj comme le cardeur des âmes
!
Pour tout
renseignement : http://collection-orient-occident.intexte.net
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