
Mounir Hafez,
Ce Moi sur lequel ma vie ne peut rien
Édition établie par Janine Hafez et Jean Moncelon
La majeure partie de l’œuvre de Mounir Hafez reste
inédite. Elle consiste en quelque deux cents
conférences publiques et surtout privées qui
composent tout l’enseignement de ce « maître et
disciple dans le soufisme », né en 1911 à
Alexandrie, qui a partagé son temps, jusqu’en 1952,
entre Paris et Le Caire, pour s’installer
définitivement en France, où il est mort en 1998.
Le présent ouvrage réunit quatre de ces conférences,
qui s’échelonnent entre 1987 et 1992, autour d’un
thème central de son enseignement : « Comment faire
pour amener ce Moi sur lequel ma vie ne peut rien à
exister ? » Il y est question de la vie intérieure,
des conditions par lesquelles on accède à cette
intériorité qui est un Moi en dehors du moi, mais
aussi de l’Homme parfait, de la Terre céleste, ou de
la Lumière de Gloire, où l’on retrouve les thèmes de
la spiritualité islamique.
L’enseignement de Mounir Hafez est initiatique ;
mais s’il se réfère à une tradition, c’est pour nous
apprendre à nous en détacher, à ne pas nous
contenter de ce que nous pouvons en retenir.
Il s’agit essentiellement d'expérimenter soi-même.
Ces quatre conférences décrivent par conséquent une
méthode, commune aux spiritualités occidentale et
orientale (le soufisme), ce en quoi Mounir Hafez
apparaît lui-même comme un maître spirituel d’Orient
et d’Occident.
*
Armel Guerne, La nuit veille
(préface de Jean-Yves Masson)
« Pendant que je sommeille,
écrit Armel Guerne, quelque chose veille en moi,
qui dort pendant que je veille. »
Les romantiques l’ont su, mais Armel Guerne est
peut-être le premier à composer dans cet esprit un
livre entier qui ne soit ni une théorie du rêve, ni
une nouvelle clé des songes, ni surtout un simple
recueil de rêves.
Ce qu’a tenté Guerne dans La nuit veille, et
qui en rend la lecture si saisissante et par
endroits si effrayante, c’est de s’approcher par
l’écriture de la nudité du rêve, antérieure à sa
formulation. De sorte que le récit de rêve ne va
jamais, chez lui, sans un doute permanent sur le
statut de ce récit - qui rejoint les préoccupations
les plus aiguës de cette « modernité » que par
ailleurs il déteste tant. Le rêve tel que Guerne
tente de le cerner, si l’on écoute bien le texte,
d’une oreille sensible, est en permanence l’objet
d’une traque. Ce sont ici bien souvent des rêves à
deux voix, dirait-on, l’une qui raconte, l’autre
sous-jacente, qu’on entend à peine, mais qui pose
continuellement la question lancinante : était-ce
bien cela? comment le sais-tu ? ou plutôt, pour
reprendre la formulation favorite de Guerne, comment
le sait-ON?
Jean-Yves Masson.
Pour tout
renseignement : http://collection-orient-occident.intexte.net |