

-
Son père meurt accidentellement en
1817. L'année suivante, il commence ses études à l'abbaye bénédictine de Kremsmünster.
Il entre en 1824 à l'Université, à Wien. En 1827, il s'éprend de Fanny Greipl,
mais "le mariage que Stifter avait
espéré, échoue, à cause de l'opposition des parents de Fanny, peu soucieux de confier
leur fille à un étudiant sans fortune et apparemment sans avenir..." En
1832, il rencontre Amalia Mohaupt, qu'il épouse en 1837.

-
Jusqu'en 1840, Stifter reste partagé
entre deux vocations : la peinture et la littérature.
-
La publication de sa première
nouvelle Der Kondor le rend célèbre. Pendant huit ans, il vivra de sa plume
et de leçons particulières. En 1841 paraissent
Die Mappe meines
Urgrossvaters.
-
Après les troubles révolutionnaires
de 1848, il est nommé, en 1850, Inspecteur des écoles primaires de Haute-Autriche.
Paraissent en 1852
Bunte Steine
(Pierres
multicolores) et en 1857, son chef d'œuvre :
Der Nachsommer.
"Bien des choses dont tu ne comprends ni le but ni
la fin peuvent te paraître rudes. Il n'y a rien d'étrange dans ma conduite,
elle est au contraire claire et nette. Je voulais te voir parce qu'un jour
tu vas hériter de mon argent et je voulais t'observer. Personne ne m'a donné
d'enfant parce que tous les parents gardent les leurs pour eux ; quand une
personne que je connaissais bien est morte, je suis allé habiter ailleurs et
finalement je suis entré dans cette île dont j'ai acquis le sol et les
terrains, avec la bâtisse qui servait jadis de tribunal aux moines ; je
voulais laisser pousser l'herbe et les arbres sans les tailler, pour m'y
promener. Je voulais te voir. Je voulais voir tes yeux, tes cheveux, tes
membres, je voulais voir comment tu es, te voir avec les yeux d'un père.
C'est pourquoi il me fallait t'avoir seul et te retenir. S'ils avaient
continué à t'écrire, eux, ils t'auraient maintenu dans la même affection
douceâtre que par le passé. Il me fallait te mener au soleil et au grand
air, je craignais que tu ne sois une nature molle comme ton père,
inconsistant comme lui, au point de trahir ce que tu crois aimer. Certes tu
es à présent plus vigoureux que lui, tu sais te servir de tes armes comme un
jeune oiseau de proie ; c'est très bien, je t'en fais compliment : cependant
tu ne devrais pas exercer ton cœur auprès de femmes tremblantes mais sur des
rocs, et moi je suis un roc, pas autre chose. Il me fallait te retenir ici.
Qui ne sait pas de temps à autre lancer le bloc de granit de l'action
violente, celui-là ne sait pas non plus aider et porter secours du fond de
l'âme. Il t'arrive de montrer les dents et pourtant tu as bon cœur. Cela est
bien." L'homme sans postérité.

-
Stifter prend sa retraite en 1865. Gravement malade, Stifter meurt à
Linz, en 1868, après s'être tranché la gorge.
"A la mort de Stifter
le chœur, pour ses obsèques, fut dirigé par un homme
d'une certaine manière « sans histoire » tout comme lui :
Anton Bruckner, le grand compositeur moderne alors
titulaire de l'orgue de la cathédrale de Linz, et qui ne
pensait tellement être un Artiste, mais bien plutôt
accomplir un honnête travail et un office religieux"
Claudio Magris, Danube.
|