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Actualité des Éditions Arfuyen

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Annamalai Swami, La corde et le serpent : Compte-rendu

Stéphane Ruspoli, Écrits des Maîtres soufis - Trois traités de Najm Kobra

Stéphane Ruspoli, Écrits des Maîtres soufis (2)

Jean Geiler de Kaysersberg :
La Nef des sages
Le Civet de lièvre


André Gozier, Henri Le Saux, un moine chrétien à l'écoute des Upanishads

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ANNAMALAI SWAMI, La corde et le serpent, texte établi et présenté par David Godman, Arfuyen, 2006

 

FRANÇOIS DE FÉNELON, La Tradition secrète des mystiques, Texte établi et présenté par Dominique et Murielle Tronc, Arfuyen, 2006

 Sous le titre La Tradition secrète des mystiques est publié ici le texte majeur de Fénelon sur le quiétisme, resté inédit de son vivant et aujourd’hui encore quasi inconnu. Émouvant par sa spontanéité et son enthousiasme, ce texte dont le manuscrit est intitulé Le Gnostique de saint Clément d’Alexandrie dit tout le bonheur de Fénelon de trouver dans ce vénérable Père grec canonisé par l’Église (150-215) un frère dans l’expérience mystique.

Conservé aux Archives de Saint-Sulpice, le manuscrit de ce texte est signalé comme œuvre de Fénelon dès le 18 e s. Accompagné d’une longue introduction du bossuétiste le jésuite Paul Dudon, il a été publié pour la première fois en 1930 dans la savante collection des Études de Théologie Historique.

Il nous a semblé pour cette première édition destinée au grand public que le titre original ne correspondait nullement au contenu de l’œuvre et surtout risquait d’induire gravement en erreur le lecteur d’aujourd’hui sur l’intention de son auteur. Car le mot « gnostique » a pris de nos jours un sens technique étroit, qui désigne précisément des sectaires qui vivaient aux premiers siècles. D’où le choix que nous avons fait du titre La Tradition secrète des mystiques, inspiré à la fois du titre du chapitre 16 (« La gnose est fondée sur une tradition secrète ») et du titre de la réfutation de Bossuet (La Tradition des nouveaux mystiques).

Le livre

Été 1694 : Fénelon a quarante-trois ans, il est précepteur du Dauphin et protégé de Bossuet. Mais depuis six ans, il a fait la connaissance de Madame Guyon, qui a bouleversé sa vie en l’introduisant dans la vie mystique. Le groupe dont elle assume la direction spirituelle comprend des Grands de la Cour et des filles de Saint-Cyr. On les qualifie de « quiétistes ». Madame de Maintenon et Bossuet vont remettre de l’ordre : Madame Guyon est soumise à un contrôle concernant ses opinions et ses mœurs.

Fénelon et Madame Guyon passent l’été à chercher dans les écrits reconnus par l’église la confirmation de leur expérience personnelle, dans l’espoir de « faire taire tous ceux qui osent parler sans expérience d’un don de Dieu ». Ils collationnent des milliers de pages, qui conduiront aux Justifications signées par Madame Guyon et, pour Fénelon, au Gnostique de Clément d’Alexandrie.

Fénelon veut démontrer que les « nouveaux mystiques » s’inscrivent dans une très ancienne et authentique  tradition chrétienne qui part des Pères grecs et va jusqu’aux nouveaux mystiques en passant par Tauler, Jean de la Croix et François de Sales. Pour cela il remonte le plus loin possible dans le temps et retrouve une tradition apostolique reliée par filiation à Jésus-Christ. Sous la plume de Clément d’Alexandrie il retrouve tous les thèmes chers à Madame Guyon, dont le pivot est le pur amour. 

L’auteur

François de Salignac de la Mothe-Fénelon est né à Fénelon (Périgord) en 1651, et mort à Cambrai en 1715. Ordonné prêtre en 1675, il est nommé trois ans plus tard supérieur d’une maison d’éducation pour les jeunes protestantes converties. Grâce au soutien de Bossuet, il est nommé en 1689 précepteur du duc de Bourgogne.

Au même moment, il rencontre Madame Guyon, qui lui fait découvrir la vie mystique. D’abord protégée par Madame de Maintenon, elle est de plus en plus durement attaquée par Bossuet et ses amis. Fénelon lui demeure fidèle. Nommé archevêque de Cambrai en 1695, il est affaibli par les violentes réactions que suscite son Explication des maximes des saints et ses Aventures de Télémaque, dans lesquelles Louis XIV voit une critique de son absolutisme. Dès lors, Fénelon se replie sur son diocèse pour lequel il travaille avec un zèle exemplaire et un rigoureux souci d’obéissance à l’Église. Il anime aussi un cercle spirituel et demeure en relation avec Madame Guyon, retirée à Blois.