STÉPHANE RUSPOLI
Écrits des Maîtres soufis 2
Trois traités de Bagdadî et Semnânî
Collection « Les
Carnets spirituels »
–
190 p – 18 euros
ISBN 978-2-845-90113-1 –
EAN 9 782845 901131
Diffusion CERF –
Distribution SODIS
Pour beaucoup d’occidentaux,
la vraie spiritualité musulmane se ramène à quelques
grands noms comme Rûmî (1207-1273), Ibn Arabî
(1165-1240), Sohravardî (1191) ou Hallâj (922). Mais
n’oublions pas que ces penseurs, fort différents par
leur doctrine et leur milieu d’origine, n’ont de
commun que leur appartenance à la voie intérieure de
l’islam, qu’on désigne par soufisme. Ils étaient
pratiquement inconnus du grand public voici moins
d’un siècle, avant les travaux des savants
orientalistes. Seule une anthologie comparable la Philocalie
des Pères neptiques permettrait d’apprécier la
richesse de cette littérature mystique.
C’est l’objet de la série des
Écrits des
Maîtres soufis que de faire découvrir, au-delà
des grands intellectuels qui ont illustré le
soufisme, ceux qui furent vraiment, au milieu de
leurs disciples, les Maîtres et les passeurs de la
voie soufie. Présentés selon le principe des
Carnets
spirituels d’une manière simple et synthétique,
les ouvrages de cette série ont l’ambition de
constituer une initiation à la voie soufie en ce
qu’elle a de plus pratique et authentique, en
particulier en ce qu’on appelle
« la voie du
cœur » (dhikr).
Le premier volume de cette
série, entièrement consacré à Najm Kubrâ, a paru en
octobre 2006.
Le livre
Ce deuxième volume des
Écrits des
Maîtres soufis aborde deux auteurs marquants
qui, chacun à leur manière, ont poursuivi et
développé l’enseignement de Kubrâ : Majdoddîn
Bagdadî (m. 1219), principal compagnon et disciple
de Kubrâ, et Semnânî (m. 1336), un mystique iranien
d’envergure, dont l’œuvre originale amorce une des
premières synthèses entre le soufisme d’Ibn Arabî
(m. 1240) et celui des Kubrawis.
Les trois traités ici
présentés ont pour thème directeur le voyage
spirituel et l’expérience de la lumière divine. Ils
condensent au maximum les données symboliques du
cheminement vers Dieu et de l’union spirituelle en
s’appuyant sur le registre du Coran et du
prophétisme islamique. Ils dévoilent surtout les
étapes de l’ascension des pèlerins vers la
« Source de
la vie », et la fonction du
« Guide de
lumière », en tant que prophète initiateur et
archétype de l’Homme parfait. Ils révèlent les
positions parfois critiques, mais superficielles,
des docteurs musulmans face au christianisme et au
bouddhisme, durant l’époque mouvementée des
Croisades et de la conquête mongole.
Originaire de Bagdad, Bagdadî
occupa la charge de médecin du sultan du Khwarezm.
Attiré par la voie soufie, il entra dans le cercle
de Kubrâ et devint son fils spirituel et son
meilleur représentant.
L’Épître du
Voyage spirituel, composée en persan, décrit le
cheminement vers Dieu puis l’illumination
spirituelle en trois chapitres : le
« voyage du
commun » (qui reste sans profit), le
« voyage de
l’élite spirituelle » (avec la conversion
d’Abraham), enfin le
« voyage de
l’élite de l’élite » (avec l’évocation de Moïse
au Sinaï).
Philosophe et théologien,
Semnânî compte parmi les grandes figures du soufisme
iranien. Son œuvre, très dense, dénote l’influence
combinée d’Ibn Arabî, d’Avicenne et de Sohravardî.
Deux de ses traités sont ici traduits :
L’Épître du
dévoilement intérieur, composée en arabe, où,
plutôt que de parler d’extase ou d’évasion mystique,
il cherche à classer les différents plans du
dévoilement en accord avec une théorie des sens
subtils. Le
Traité de
la Lumière
divine, traduit du persan, est un exposé
synthétique de l’itinéraire spirituel qui suit de
très près l’enseignement de Kubrâ. Le hadîth des
« Soixante
dix mille voiles » rythme les sept grandes
étapes de l’ascension vers la lumière.
L’auteur
Ancien élève diplômé des
Hautes études et des Langues orientales, Stéphane
Ruspoli est l’auteur d’articles et d’ouvrages sur la
mystique musulmane (soufisme). Parmi ses récent
livres, citons Le Livre des Théophanies d’Ibn
Arabî, Le Traité de l’Esprit saint de
Ruzbehân de Shîrâz, Le Message de Hallâj
l’Expatrié (au Cerf, collection Patrimoines).