Pour ne parler que de la géographie
physique, Henry Corbin aura été l’homme de plusieurs patries, à savoir la
France où il est né en 1903, mais aussi l’Allemagne où il accomplira de
nombreux séjours dans sa jeunesse et, naturellement, l’Iran, le pays d’une
« nouvelle naissance spirituelle » qui lui fera se consacrer pour le reste
de son existence à ce qu’il a nommé l’Islam iranien : « C’est ainsi,
dira-t-il, que l’Iran et l’Allemagne furent les points de repères
géographiques d’une Quête qui se poursuivait en fait dans les régions
spirituelles qui ne sont pas sur nos cartes ». Ceci pour la géographie
physique, car nous savons qu’en terme de géographie spirituelle,
effectivement, Henry Corbin avait pour vraie et unique patrie, comme tout
gnostique, comme tout « exilé » en ce monde terrestre, le Monde de l’Ange,
l’Orient mystique, le mundus imaginalis.
De l’Islam iranien à Eranos
Cependant, pour en revenir à la géographie physique, il faut compter aussi
parmi les « points de repère » de sa Quête, une commune du Tessin, en
Suisse, sur les bords du lac Majeur : Ascona, et plus précisément encore,
une élégante villa, la Casa Eranos où chaque année, de 1949 à sa mort, en
1978, Henry Corbin nouera des liens fraternels avec des hommes de science,
des chercheurs, mais qui furent aussi des hommes spirituels, comme lui :
« Les sessions d’Eranos furent l’occasion de maintes rencontres mémorables
et durables », dira-t-il à ce sujet.
Parmi ces rencontres, il convient de
citer, en premier, celle de Carl Gustav Jung : « C’est « en Eranos »,
écrira Henry Corbin, que le pèlerin venu d’Iran devait rencontrer
celui qui par sa « Réponse à Job » lui fit comprendre la réponse qu’il
rapportait en lui-même de l’Iran, le chemin vers l’éternelle Sophia ».
Mais d’autres noms sont à retenir, ceux d’Adolf Portmann, qui fut un des
directeurs d’Eranos, du spécialiste de la Kabbale, Gershom Scholem, et
surtout du théologien Ernst Benz. A son tour Henry Corbin introduira à
Eranos, au fil des années, d’autres conférenciers, par exemple, Gilbert
Durand. A ces noms, il faut ajouter encore ceux de Martin Buber, de Mircea
Eliade, de l’orientaliste Louis Massignon, du spécialiste de la gnose
Henri-Charles Puech, de l’essayiste Denis de Rougemont, etc. « Comment les
nommer tous ? » se demandait Henry Corbin. Cependant, il est essentiel de
bien se représenter que parmi les quelque 180 conférenciers qui se sont
succédé à Eranos, depuis 1933, un petit nombre seulement en a réalisé
l’idéal, comme l’expliquera Henry Corbin : « Il y a ceux qui n’ont fait
qu’y passer, un an, deux ans, sans plus, parce qu’un indice
indéfinissable, mystérieux, avertissait que ni leur nature ni leur
comportement ne réussissaient à s’harmoniser avec une finalité elle-même
difficilement définissable. En revanche, il y eut le petit groupe de ceux
qui d’année en année devinrent, sans l’avoir en rien prémédité, le support
du concept d’Eranos ». C’est un concept que l’on pourrait résumer
ainsi, à la suite de Henry Corbin : Tout en les exerçant à dominer le
champ de leur spécialité, car elles s’adressaient effectivement à des
spécialistes, les Conférences d’Eranos entraînaient ceux-ci à une liberté
spirituelle intégrale : « Chacun découvrait peu à peu et laissait
parler le tréfonds de lui-même », dira-t-il à ce propos, et il ajoutait :
« Cet entraînement à être franchement et intégralement soi-même devient
une habitude que l’on ne perd plus, dût-elle parfois être périlleuse en sa
rareté. » Enfin, en même temps que ce concept, il a existé un « temps »
d’Eranos : « On n’expliquera pas Eranos en disant que ce fut un phénomène
« bien de son temps », c’est-à-dire du temps de tout le monde (…). Il ne
semble pas du tout qu’Eranos ait jamais eu le souci « d’être de son
temps ». Ce à quoi en revanche, il aura peut-être réussi, c’est à être son
temps, son propre temps ». Le temps d’Eranos, c’est le « temps
chevaleresque », le temps de la Quête, comme dit Henry Corbin, qui
consiste pour le gnostique à être son propre temps et qui le
condamne effectivement à n’être pas « de son temps ».
On comprend que la « Casa
Eranos » et ses Conférences annuelles soient devenues peu à peu pour Henry
Corbin et quelques autres un des « points géographiques » de leur Quête.
Pour ceux-ci, non seulement Eranos représentait une idée, « l’idée d’une
communauté vraie, rassemblant orateurs et auditeurs», mais il incarnait un
certain esprit « nourri et conforté par les échanges de vues entre
ceux qui en composaient le cercle, symbolisé, comme le dira Henry
Corbin, par notre Table Ronde sous le cèdre, et par les amitiés qui
s’y sont nouées au cours des années ».
L’aventure spirituelle d’Eranos était née
en 1933, sous l’inspiration de Rudolf Otto, lorsque Olga Froebe-Kapteyn
(1881-1955) créa la fondation Eranos, conçue à l’origine comme une série
de Conférences pour « l’étude des images et des forces archétypales dans
leur rapport avec l’individu ». Ces Conférences se sont étendues,
pratiquement sans interruption, sur plusieurs décennies, même après la
disparition de son initiatrice, de « Celle qui, du
Centre émit
l’Appel et en réussit le prodige, - / Qui fit le Don céleste affluer
aux âmes / Un moment écloses les unes aux autres ».
Cependant, à la mort d’Adolf
Portmann, en 1972, la direction d’Eranos échoit à Rudolf Ritsema, un
spécialiste du Yi King, et les Conférences vont prendre, sous son
autorité, une direction nouvelle, dès 1988 : « Eranos en renouveau : un
Retour aux Sources » : « Le projet général d’Eranos : l’Interprétation
d’Orient et d’Occident se concentre maintenant sur le
Yi King qui
représente une technique psychologique que l’Extrême-Orient a porté à un
niveau tel que l’Occident ne peut pas se permettre d’ignorer ». A partir
de cette date, une rupture s’est donc opérée entre l’esprit d’Eranos, cher
à Henry Corbin, et l’orientation prise par Rudolf Ritsema. Bon an mal an,
toutefois, depuis une dizaine d’années, Eranos a continué d’exister –
cette année en marque le 70ème anniversaire – mais il est fort
probable que Henry Corbin ne s’y reconnaîtrait plus. D’ailleurs, la
Fondation est devenue une « Association des Amis d’Eranos », et surtout,
comme les Conférences ont quitté la « Casa Eranos », les orateurs n’ont
plus à leur disposition ni le fameux cèdre ni la Table Ronde, à la
symbolique si précieuse pour Henry Corbin : l’axe du monde, la chevalerie
spirituelle.
Enfin, en avril 2003, un
appel a été lancé, un peu désespéré, pour tenter de sauver ce qui reste
d’Eranos, mais, encore une fois, l’aventure spirituelle d’Eranos
n’est-elle pas terminée depuis 1989?
D’Orient et d’Occident
En Iran, aussi, Henry Corbin
a fait l’expérience d’une « communauté vraie » de savants et de
spirituels. Il en témoignera à plusieurs reprises, en particulier dans
En Islam iranien : « Je faisais allusion plus haut à un petit groupe
d’études shî’ites auquel, d’année en année, j’ai eu le plaisir de
participer pendant mes séjours d’automne à Téhéran. La personnalité du
shaykh Mohammad Hoseyn Tabataba’î, professeur de philosophie
traditionnelle à l’Université théologique de Qomm, en fut la figure
centrale ; le cercle réunit quelques collègues de la jeune Université
iranienne, aussi bien que quelques shaykhs, quelques uns de leurs élèves,
représentatifs de la culture traditionnelle ». On trouve d’ailleurs dans
les dernières pages du premier tome d’En Islam iranien une
illustration particulièrement révélatrice des échanges dont Henry Corbin a
bénéficié au sein de ce groupe. Ainsi ce dialogue, après que shaykh
Mohammad Hoseyn Tabataba’î eut évoqué le final du pèlerinage des Oiseaux
de Farîdoddîn ‘Attar :
« L’Imâm, c’est bien
cela,
n’est-ce pas ? », demande Henry Corbin, et le shaykh de répondre :
« – Certes, c’est cela. Et s’il n’y
avait pas l’Imâm, si cela n’était pas l’Imâm, alors il ne resterait
qu’à sombrer dans l’ivresse mystique, trouvant son expression dans la
célèbre exclamation du soufi al-Hallâj : « Anâ’l-Haqq ! Je suis
Dieu »… ».
De cette nouvelle expérience
« communautaire », fraternelle, vécue en Orient cette fois, Henry Corbin a
retiré une certitude à propos des gnostiques d’Occident, à savoir qu’il
n’existe pour eux ni Orient ni Occident, qu’ils appartiennent à une même
famille dont on peut dire qu’elle est d’Orient et d’Occident. Que
l’on s’arrête un moment sur les visions d’une mystique chrétienne, née à
la fin du 18ème siècle en Westphalie - il s’agit
d’Anne-Catherine Emmerick - et qu’on les compare avec celles d’un
spirituel persan du 12ème siècle, originaire de Shirâz. Au-delà
de la dimension visionnaire, dont on peut conclure qu’ils ont eu
connaissance du même monde, le monde imaginal, on comprend qu’ils
appartiennent à la même famille, par-delà les appartenances religieuses,
les cultures et les siècles. C’est ce qui faisait dire à Henry Corbin:
« Chacun des ’orafâ, d’Orient et d’Occident, ne peut penser et
peser les choses qu’en termes d’intériorité et d’intériorisation, ce qui
veut dire faire en soi-même une demeure permanente aux philosophies, aux
religions, vers lesquelles le conduit sa Quête. Et il ne peut que garder
son secret : secretum meum mihi ». Mais il y a plus : au contact de
l’Islam iranien, il reçut l’intuition, que le temps était venu pour les
ésotérismes de chacune des Religions monothéistes, y compris aussi le
christianisme, de mettre en commun leurs richesses respectives et par
conséquent de s’enrichir, en s’interpénétrant : « Ce rapport entre leur
ésotérisme constitue leur présence commune et simultanée en la Jérusalem
mystique. C’est l’aspect sous lequel tous les ésotéristes abrahamiques
sont des Horafâ’, et c’est un aspect tout autre que l’aspect
exotérique, canonique, qui est le seul que peuvent envisager les bureaux
des relations officielles, voire politiques. Le malheur est que ces
ésotéristes des trois rameaux ne se sont jamais retrouvés ensemble pour
méditer sur leur parenté. Ils n’ont jamais eu de foyer commun, quel que
fût leur petit nombre ».
L’Université Saint Jean de Jérusalem
Ce rappel de la Jérusalem
mystique nous conduit à une autre expérience, initiée par Henry Corbin
lui-même, en 1974, celle de l’Université Saint Jean de Jérusalem. Il
s’agira une nouvelle fois de la tentative de rassembler des chercheurs,
des hommes spirituels, en une communauté. « On peut rapprocher cette forme
de création culturelle, dira Mircea Eliade, de certains « cercles »
de la Renaissance italienne ou du Romantisme allemand ». Le même notera
aussi, en 1975, dans son Journal : « Bien que je fasse partie des
membres fondateurs, il m’a été impossible de me rendre à ce colloque, mais
je partage sa joie de voir enfin prendre corps un de ses désirs les plus
chers : réunir un groupe de savants, de théologiens et de philosophes
appartenant aux trois traditions de la Bible, les constituer en une sorte
de cercle hermétiste, et les faire s’adresser à un public, restreint
certes, mais d’élite ». Naturellement, Henry Corbin n’a pas cherché à
fonder une nouvelle religion, comme Friedrich Schlegel, à Iéna, ni même
une loge. Il s’agissait plus simplement d’un « centre de recherche
spirituelle comparée », mais, si on le rapporte à ce que fut Eranos, il
apparaît indubitablement conçu sur le modèle, cette fois, d’une
« chevalerie spirituelle ». Telle est bien la dimension particulière que
Henry Corbin a voulu donner à cette fondation. Et puisque nous parlons de
modèle, cette chevalerie spirituelle dont il rêvait trouve son origine
dans la fotowwat,
javân mardî en persan, ainsi que dans
l’aventure exemplaire au 14ème siècle de Rulman Merswin et des
« Amis de Dieu ». Henry Corbin s’est étendu longuement, en particulier
dans Temple et contemplation ainsi que dans son
En Islam iranien,
sur la tradition « chevaleresque » commune aux religions du Livre.
Rappelons ici seulement ce qu’il dit de la finalité de son « Cercle » :
« Ménager enfin, en la cité spirituelle de Jérusalem, un foyer commun qui
n’a encore jamais existé, pour l’étude et la fructification spirituelle de
la gnose commune aux trois grandes religions abrahamiques, bref l’idée
d’un œcuménisme abrahamique fondé sur la mise en commun du trésor caché de
leur ésotérisme, non point sur l’accommodation diplomatique de relations
officielles ». Malheureusement, l’Université Saint Jean de Jérusalem n’a
survécu que peu de temps à la mort de l’orientaliste.
Tel apparaît le chemin
parcouru par Henry Corbin d’Eranos à l’Islam iranien et à l’Université
Saint Jean de Jérusalem.
Henry Corbin a poursuivi durant toute
son existence le rêve d’une chevalerie spirituelle, d’hommes nobles, le
rêve d’une communauté, un peu secrète, mais vivante, de gnostiques,
’orafâ, partageant la même aspiration au Monde de l’Âme, à la Nuit « novalisienne »,
d’après les Hymnes à la Nuit du poète romantique allemand Novalis.
En cela il se trouvait à l’opposé de son maître Louis Massignon que sa
spiritualité, jugée parfois quelque peu hétérodoxe, singularisait parmi
ses compagnons de travail. Cela tenait aussi, certainement, à ce que Henry
Corbin était fondamentalement un homme d’amitié – ce dont témoignera, par
exemple, Marie-Madeleine Davy : « J'aimais le rencontrer et l'entendre.
Son amitié chaleureuse exaltait en faisant s'épanouir le meilleur de
soi ». Cependant, derrière ce rêve, il y avait aussi une perspective que
l’on peut dire géniale, un projet intellectuel et spirituel qu’imposait
son époque : « Faire face ensemble, nous tous les
Ahl al-Kitâb
[les Gens du Livre], en reprenant ensemble notre aventure théologique
depuis les origines, pour qu'au lieu de nous séparer, l'aventure cette
fois nous rassemble ». Cette intuition majeure est le message laissé par
Henry Corbin aux générations montantes. Des hommes ont témoigné,
maintenant qu’il a quitté la manifestation terrestre, des hommes jeunes
aussi, qu’ils étaient sensibles à ce message, qu’ils souhaitaient
travailler non seulement à le répandre, mais à le porter en eux, à
être
ce message. Certes, nous quittons ici les rivages du dialogue
interreligieux pour entrer ensemble sur l’océan commun de la gnose, de
l’aventure gnostique. Ce serait, en effet, une erreur de tenir Henry
Corbin pour un pionnier, parmi d’autres, du dialogue entre les religions
du Livre. L’épisode de l’Université Saint Jean de Jérusalem suffirait à
prouver qu’il s’agit de bien autre chose. Henry Corbin fut essentiellement
un philosophe mystique et le héraut d’une chevalerie spirituelle mêlant
les ésotéristes des trois religions du Livre. S’il fut un pionner, c’est
en ce qu’il a promu, en plein 20ème siècle, une rencontre sur
le seul plan où elle pouvait s’accomplir en plénitude : l’ésotérisme,
al bâtin.
« Je crois,
disait-il,
qu’il y a un trait commun à tous les ‘orafâ, à tous les philosophes
mystiques appartenant aux trois rameaux de la tradition abrahamique. (…).
Seuls ceux-là seront capables de faire face aux conséquences de la
désacralisation d’un univers profané. C’est à eux que fait allusion le 1er
Imâm dans un entretien célèbre avec son disciple Komayl ibn Ziyâd. Ils
appartiennent aussi bien à l’Orient qu’à l’Occident de ce monde. Ils ne
seront jamais qu'une poignée d'hommes, inconnus de la grande masse, parce
qu'ils auront renoncé aux ambitions de ce monde, et cela parce qu'ils
auront conscience, comme leurs devanciers, de la responsabilité morale et
humaine des hommes de science. C'est qu'il ne suffit pas d'être un homme
de science ou un philosophe tout court, pour être un fils des prophètes ».
Alors, comme sa vocation l’y inclinait,
Henry Corbin est devenu un « fils des prophètes » pour qu’à notre tour,
que nous soyons chrétiens ou musulmans, nous devenions un de ces
« fils des prophètes ». C’est aussi en quoi Henry Corbin était un homme
« inquiétant », comme le remarquera Marie-Madeleine Davy, inquiétant pour
« les esprits dogmatiques qui possèdent le goût des classements et des
étiquettes définitives », mais inquiétant aussi pour les littéralistes,
tandis qu’il est apparu durant sa vie, et apparaît toujours, comme un
homme familier, pour tous les ésotéristes, pour les hommes de la
gnose, qui appartiennent effectivement à la même famille : une famille que
Henry Corbin aura voulu rassembler, de Eranos à l’Université Saint Jean de
Jérusalem, en constituant « une élite spirituelle commune aux trois
rameaux de la tradition abrahamique », dont l’éthique « prend origine aux
mêmes sources et vise la même hauteur d’horizon. » On connaît, sur ce
point, une anecdote tout à fait significative. Denis de Rougemont croit
entendre un jour Henry Corbin s’exclamer :
Hérétiques de toutes les
religions, unissez-vous ! Frappé par l’expression, il donne ce titre à
un article qu’il fait parvenir à Henry Corbin. Cependant, raconte Denis de
Rougemont, « lors de son dernier passage à Genève, il suggéra, qu’il avait
probablement dû dire « ésotéristes de toutes les religions ».
Conclusion
C’est bien en ésotériste que
Henry Corbin aura accompli sa vocation, ou en gnostique, dans le
sens que les spirituels de l’Iran donnent à ce mot. On ne peut en douter.
Il dira ailleurs : « La communauté, la
omma, des ésotéristes de
partout et de toujours, c’est cette « Église intérieure » qui n’impose
aucun acte d’appartenance pour que l’on en fasse partie. » Dès lors, cet
appel, cet « ésotéristes de toutes les religions, unissez-vous ! »,
cette da’wa du 21ème siècle, pourrait-on dire, qui
résume parfaitement tout l’itinéraire de l’orientaliste sur le « chemin
mystérieux qui va vers l’intérieur », cet appel est à répercuter en ce
monde, notre monde, et, comme il résonne
familièrement pour
la plupart d’entre nous, il ne nous reste plus qu’à nous rassembler de
nouveau, et le plus souvent que nous pourrons, il nous incombe même de
constituer progressivement un « foyer commun », pour y répondre, selon le
vœu de Henry Corbin.
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