1862
"Le premier mai,
j’avais rejoint Jérusalem comme envoyé spécial du Saint-Père pour
manifester sa sollicitude en faveur de la paix en Terre Sainte, à l’égard
des communautés chrétiennes ainsi que des deux peuples israélien et
palestinien.
La situation tragique et intolérable dans laquelle se trouve depuis plus
d’un mois la basilique de la Nativité à Bethléem est au coeur des
préoccupations de tous en raison du caractère symbolique de ce lieu saint,
mais aussi comme test de la volonté commune des leaders des deux peuples
de parvenir à une vraie paix sur toute la Terre Sainte. Le pape Jean-Paul
II, par sa prière, par ses paroles, par ses gestes et par l’action
diplomatique du Saint-Siège, n’a cessé de partager la souffrance et
l’espérance de la population de Bethléem. J’avais demandé de me rendre sur
place et de prier en particulier avec la communauté franciscaine qui, en
solidarité avec les Eglises grecque-orthodoxe et arménienne, porte la
charge spirituelle de ce lieu sacré: une telle démarche proprement
religieuse, malgré de vives instances, m’a été refusée.
Il faut être sur le terrain pour mesurer les congères de méfiance, de
mépris, de vengeance qui se sont accumulées sur le chemin abrupt de la
paix. Que de ruines à déblayer, matérielles et surtout morales! A cette
heure même, alors que les négociations pour Bethléem semblaient atteindre
la ligne d’arrivée, un dernier obstacle empêche l’heureux dénouement
fiévreusement attendu par tous. Je pense en particulier à ceux qui sont
dans la basilique de la Nativité, au couvent attenant, aux habitants de
Bethléem et des environs: pour eux d’abord, l’attente ne saurait plus
durer.
Nul ne peut rester les mains repliées sur soi à l’heure où les mains de
tous doivent former une longue chaîne de solidarité, de l’Orient à
l’Occident.
Si Dieu est né à Bethléem, c’est pour que tous les hommes et tous les
peuples soient également reconnus et respectés.
Paix. Shalom. Salam".
CITE DU VATICAN,
Mercredi 8 mai 2002 |