ACTUALITÉ DE NOVALIS

> Novalis, Les disciples à saïs, Hymnes à la Nuit, Journal intime, version française de Gustave Roud, Fata Morgana, 2002

 

> Armel Guerne, Les Romantiques allemands, Phébus, 2004, voir Les Cahiers du Moulin, spécial Romantiques allemands, octobre 2004 

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Bibliographie : L'œuvre de Novalis (en langue française)

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Retour à Novalis - Recensions

 

Olivier Schefer

Olivier Schefer enseigne l'esthétique à la Sorbonne. Il s'est attaché à l'œuvre de Novalis dont il traduit depuis quelques années les "fragments". S'inscrivant en faux contre ce qu'il nomme le "mythe Novalis", - "autant d'images, dit-il, embarrassantes pour la critique moderne et contemporaines, attentive aux phénomènes de rupture et de crise" - il ouvre, par ses traductions et ses préfaces, une nouvelle approche de l'oeuvre de Novalis.

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Novalis, Brouillon général, Allia, 2000

Olivier Schefer, Poésie de l'infini, Novalis et la question esthétique, Collection Essais, La Lettre volée, 2001

     Olivier Schefer, Le monde doit être romantisé, Allia, 2002

Novalis, Semences, traduit par Olivier Schefer, Allia, 2004

  Olivier Schefer, Art et utopie, Les derniers fragments (1779-1800), Éditions Rue d'Ulm, 2005

Les manuscrits traduits ici sont les derniers textes philosophiques de Novalis que nous possédions. La maladie qui l'affecte (la phtisie) l'empêchera de tenir une plume les quatre derniers mois qui lui restent à vivre (il meurt le 25 mars 1801), période durant laquelle il n'écrit plus rien, à l'exception de trois lettres. Les notes qui nous occupent furent rédigées sur une période d'un an et demi, du mois de mai 1799 à la fin de l'automne 1800. Comme le remarquent les éditeurs allemands, cette période fut sans doute l'une des plus actives de la brève existence de Novalis, à la fois sur les plans professionnel, littéraire et personnel. Au sortir de ses études à l'École des Mines de Freiberg (1797-1799), Novalis devient inspecteur des salines pour l'État saxon, ce qui le conduit à effectuer de nombreux déplacements sur le terrain (Dürrenberg, Kösen, Artern). Il sera nommé à la direction des mines de Weilβenfels en janvier 1800. Les raisons de cet engagement professionnel sont notamment financières, puisque Novalis cherche une situation stable en vue de son mariage avec Julie von Charpentier, la nièce d'un de ses professeurs à Freiberg. Du 1er au 15 juin 1800, il accomplit, sur la demande du géologue Abraham Gottlob Werner pour l'Électorat saxon, plusieurs voyages « géognostiques » en Saxe, afin d'y relever notamment la présence de lignite, nécessaire à l'économie de l'époque. C'est également une période socialement riche pour Novalis : il rencontre pour la première fois Goethe en juillet 1799 (et le revoit en novembre). Il se lie d'une très forte amitié avec Ludwig Tieck, qui sera, avec Friedrich Schlegel, le premier éditeur des Oeuvres de Novalis en Allemagne, un an après sa mort. Enfin, il rencontre Henrik Steffens, qui fera de lui un portrait vibrant dans ses mémoires, Was ich erlebte. Cette période est aussi et surtout celle qui voit naître quelques-uns de ses plus fameux textes : Les Hymnes à la nuit paraissent en 1800 dans la dernière livraison de la revue de l'Athenäum. Novalis rédige également son essai religieux, Europe et Chrétienté, ainsi que ses Cantiques spirituels, parus après sa mort. Il a toujours le projet de finir ses Disciples à Sais, commencés en 1798. Mais c'est surtout l'écriture de son grand roman inachevé, Henri d'Ofterdingen, qui mobilise ses forces. On peut lire dans ses notes plusieurs allusions à son récit, ainsi que l'esquisse du conte de Klingsohr, inséré dans le roman. Si on trouve ici des préoccupations communes à la plupart de ses manuscrits théoriques, du Pollen au Brouillon général, les questions religieuses, médicales et poétologiques occupent une place de premier plan.