Monde imaginal ou intermédiaire

SOMMAIRE

Thèmes typiques

L'initiation - Théories cycliques - Le Maître - Le Centre spirituel - La discipline de l'Arcane et le Secret - La voie ésotérique : Essai de géosophie

 

 

 

Retour à Ésotérisme

  

 

Toutes les traditions évoquent trois « mondes » qui sont le monde terrestre, le monde « intermédiaire » et le monde céleste. Ainsi retrouve-t-on dans l’ésotérisme islamique cette distinction entre trois mondes qui sont : « Le monde intelligible pur, Jabarût ou monde des pures Intelligences chérubiniques » - « Le monde imaginal, Malakût, qui est le Monde de l’Âme et des âmes » - « Le monde sensible qui est le « domaine » des choses matérielles »

 « Les Rois Mages, par l'hommage qu'ils rendent au Christ et par les présents qu'ils lui offrent, reconnaissent expressément en lui la source de cette autorité dans tous les domaines où elle s'exerce : le premier lui offre l'or et le salue comme roi ; le second lui offre l'encens et le salue comme prêtre ; enfin, le troisième lui offre la myrrhe ou le baume d'incorruptibilité et le salue comme prophète ou Maître spirituel par excellence, ce qui correspond directement au principe commun des deux pouvoirs sacerdotal et royal. L'hommage est ainsi rendu au Christ, dès sa naissance humaine, dans les "trois mondes" dont parlent toutes les doctrines orientales : le monde terrestre, le monde intermédiaire et le monde céleste. »

René Guénon

Le pèlerinage intérieur, la voie initiatique, consiste à aller vers cet Orient qui est l’horizon oriental du monde terrestre et à en franchir les limites. Alors se découvre un nouvel orient qui est la frontière du Monde intelligible, de l’Orient de l’âme. A la suite de l’Ange, il faut alors traverser le monde oriental, pour atteindre ce nouvel horizon – dans une voie ascensionnelle au-delà de la montagne qui figure le Monde de l’âme, ou dans une traversée qui mène aux rivages d’une Île blanche, où l’initié parvient à la plénitude de son initiation : « Le Yogi, ayant traversé la mer des passions, est uni avec la Tranquillité et possède le « Soi » dans sa plénitude » (cité par René Guénon, in Le Roi du Monde).

C’est ainsi que, pour atteindre l’Île blanche, qui signifie la Délivrance, il faut naviguer sur les eaux « supérieures », en empruntant la barque de l’Amour fidèle, de l’Amour divin, de la même manière qu’on parvient à la Source de Vie, qui représente le salut, et le Paradis terrestre, en naviguant sur les eaux inférieures, sur la barque de l’amour humain. La voie initiatique pourrait ainsi être caractérisée par deux navigations successives, d’un rivage occidental à un rivage oriental, puis de ce rivage à un autre rivage extrême oriental, si l’on peut dire. Mais qu’il s’agisse de navigation intérieure ou de périple terrestre,  naturellement, ces itinéraires ne se déroulent pas à la surface de la terre, ils n’appartiennent pas à la géographie physique. 

A partir de cette répartition en trois Mondes, on peut considérer trois Formes qui sont celles « de l’Être et du Connaître » propres à chacun de ces trois mondes. Il s’agit des Formes intelligibles, des Formes imaginales et des Formes sensibles, qui sont « celles qui tombent sous la perception des sens ».

A partir de ces Formes on peut également définir trois modes d’être.

 On trouvera une illustration de la voie initiatique, dans cette citation de Henry Corbin : « Dans l’ordre descendant de la procession de l’être, les Intelligences « se lèvent » à l’Orient ou horizon de la déité, Lumière des Lumières. Les Âmes célestes « se lèvent » à l’Orient, au matin qui est pour elles le monde des Intelligences. Les âmes humaines déclinent jusqu’à l’Occident du monde physique dans la Ténèbre de la Matière, le « pays de l’exil » où elles ont à gouverner provisoirement un corps de chair. Inversement, dans l’ordre de la remontée vers l’origine, la Manifestation de l’âme hors du corps physique par méditation profonde, par vision d’extase ou par la mort – son aurore levante et son épiphanie après une Katharsis ou purification parfaite – consiste en ce que se révèle à elle le monde des Âmes qui est alors son « Orient ». Elle « se lève » à cet Orient en se révélant à soi-même, c’est-à-dire en s’enlevant de l’horizon du corps qui était pour elle son Occident. Ensuite se révèle à elle le monde des Intelligences, Orient majeur auquel elle « se lève » en s’enlevant plus haut que le monde de l’Âme, qui devient alors comme un Occident par rapport à « l’Intelligence orientale ».