"Ivan Ivanovich, une fois, fut surpris..."

"Avec eux aussi, nous échangeâmes, Fayme et moi, des cadeaux..."

"... des Huns !..." murmurai-je spontanément."

 

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Le village oublié

"En Sibérie, dès la première neige, la vie s'éveille. Ayant travaillé tout l'été dans les champs, les paysans mettent l'hiver à profit pour renouveler leurs achats et terminer tout ce qu'ils n'ont pas eu le temps de faire les mois précédents. A ce moment, sur les chemins, où la première couche de neige n'est pas très haute, le froid reste supportable. Les gens viennent de toute part, achètent, vendent, troquent leurs marchandises. Il ne résulte un mouvement et des échanges très actifs.

J'achetai à bas prix un très grand traîneau mesurant environ deux mètres de large et trois mètres de long, et l'adaptai spécialement pour les longues traversées.

A la plage du siège, j'installai un matelas d'un mètre sur deux, précaution très importante pour nous permettre, sur les grandes routes, de dormir dans notre véhicule, car on ne pouvait guère espérer trouver des auberges. Aux glissières habituelles des traîneaux, spécialement larges chez le mien, j'ajoutai, sur une hauteur d'à peu près un demi-mètre, une paire de flasques à bascule en vue d'empêcher le renversement en terrain trop raboteux. Un vaste toit mettait les voyageurs à l'abri du vent et des tourbillons de neige, tandis qu'un rideau suspendu remplissait le même rôle vis-à-vis du froid. Sur un large siège trônait l'iamtchik. L'attelage comprenait trois petits chevaux sibériens infatigables quoique peu exigeants pour la nourriture."

L'équipement des voyageurs comportait beaucoup de détails. par-dessus l'habillement normal, on portait une sorte de combinaison d'aviateur fourrée et par-dessus encore, une pelisse très chaude garnie de fourrures ou même le manteau habituel des paysans, fait de peaux de chiens. Dans les journées particulièrement froides, on ajoutait une "bourka", pèlerine doublée de fourrure tombant jusqu'aux genoux et munie d'un capuchon également fourré. Les pieds étaient protégés par trois paires de chaussettes de laine, des chaussons et de grandes bottes montantes en feutre épais. Malgré cet accoutrement, on gelait souvent après deux ou trois heures de route ; seul l'alcool permettait de tenir..."