BARON VON UNGERN-STERNBERG

Mon nom est entouré de tant de haine et de terreur que nul ne peut distinguer le vrai du faux, l'histoire de la légende.

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

Ce qu'en dit René Guénon

Extraits de correspondance

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Actualité

A propos du Baron von Ungen-Sternberg

Erik Sablé, Ungern, Pardès, 2006 [Nouveau]

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Réédition de Vladimir Pozner, Le mors aux dents, Babel, 2005

 

Association des amis de Vladimir Pozner

86, avenue Ledru-Rollin - F-75012 Paris - France 

E-mail : pozner@free.fr

http://www.pozner.com

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Bibliographie

Léonid Youzépovitch, Le Baron Ungern, Khan des steppes, Éditions des Syrtes, 2001

Jean Mabire, Ungern, le baron fou, André Balland, 1964

Ferdynand Ossendowski, Bêtes, Hommes et Dieux, A travers la Mongolie interdite, 1920-1921, Phébus, 2000

 

« La famille des Ungern von Sternberg est ancienne : elle est issue d'un mélange d'Allemands et de Hongrois, des Huns du temps d'Attila. Mes ancêtres guerriers prirent part à toutes les guerres européennes. On les vit aux croisades : un Ungern fut tué sous les murs de Jérusalem, où il combattait dans les troupes de Richard Cœur de Lion. La tragique croisade des enfants, elle-même, fut marquée par la mort de Raoul Ungern, à l'âge de onze ans. Quand au douzième siècle les plus hardis guerriers du pays furent envoyés sur les frontières orientales de l'empire germanique pour combattre les Slaves, mon ancêtre Arthur était avec eux : c'était le baron Halsa Ungern von Sternberg. Ces chevaliers des marches frontières formèrent l'ordre teutonique des Chevaliers moines qui, par le fer et par le feu, imposèrent le christianisme parmi les populations païennes : Lithuaniens, Esthoniens, Livoniens et Slaves. Depuis lors, l'ordre des Chevaliers teutoniques a toujours compté parmi ses membres des représentants de notre famille. Quand l'ordre teutonique disparut à Grunwald, sous les coups des troupes polonaises et lithuaniennes, deux barons Ungern von Sternberg furent tués dans la bataille.  Notre famille alliait à l'esprit guerrier une tendance au mysticisme et à l'ascétisme.

             Au cours du seizième et du dix-septième siècles, plusieurs barons Ungern von Sternberg eurent leurs châteaux en Livonie et en Esthonie. Maintes légendes rapportent leurs exploits : Heinrich Ungern von Sternberg, qu'on appelait « la Hache - était chevalier errant. Les tournois de France, d'Angleterre, d'Espagne et d'Italie connaissaient sa renommée et sa lance, qui remplissaient de terreur le cœur de ses adversaires. Il tomba à Cadix sous l'épée d'un chevalier qui lui fendit le crâne. Le baron Raoul Ungern von Sternberg était un chevalier-brigand qui opérait entre Riga et Reval. Le baron Pierre Ungern von Sternberg avait son château dans l'île de Dago, en pleine mer Baltique où il tenait à sa merci les marchands de son époque, grâce à ses exploits de corsaire.

             Au commencement du dix-huitième siècle, un fameux baron, Wilhelm Ungern von Sternberg, fut connu sous le nom de « frère de Satan » à cause de ses talents d'alchimiste. Mon propre grand-père devint corsaire dans l'océan Indien, imposant son tribut aux vaisseaux anglais marchands et échappant toujours à leurs navires de guerre. Finalement capturé, il fut livré au consul russe qui le fit condamner à la déportation en Transbaïkalie. Je suis, moi aussi, officier de marine, mais la guerre russo-japonaise m'a forcé à abandonner ma profession pour rejoindre les cosaques du Zabaïkal. Toute ma vie, je l'ai consacrée à la guerre, ou à l'étude du bouddhisme.  Mon grand-père nous avait rapporté le bouddhisme des Indes : mon père et moi en sommes devenus des adeptes. En Transbaïkalie, j'ai essayé de former un ordre militaire bouddhiste pour organiser la lutte implacable contre la dépravation révolutionnaire. »

            « Dans les livres bouddhiques comme dans les vieux livres chrétiens, on lit de graves prophéties relatives à l'époque où devra commencer la guerre entre les bons et les mauvais esprits. Alors surviendra la malédiction inconnue qui, s'abattant sur le monde et balayant la civilisation, étouffera toute moralité et détruira les peuples. Son arme est la révolution. Dans toute révolution, l'intelligence créatrice qui se fonde sur l'expérience du passé est remplacée par la force jeune et brutale du destructeur. Celui-ci donnera la prééminence aux passions viles et aux bas instincts. L’homme s'éloignera du divin et du spirituel. La grande guerre a prouvé que l'humanité doit s'élever vers un idéal toujours plus haut, mais elle a marqué l'accomplissement de l'antique malédiction que pressentirent le Christ, l'apôtre saint Jean, Bouddha, les premiers martyr chrétiens, Dante, Léonard de Vinci, Goethe, Dostoïevski... La malédiction a fait reculer le progrès, nous a barré la route vers le divin. La révolution est une maladie contagieuse; l'Europe, en traitant avec Moscou, s'est trompée elle-même comme elle a trompé les autres parties du monde. Le Grand Esprit a mis au seuil de notre vie le Karma, qui ne connaît ni la colère ni le pardon. Il règle nos comptes. Ce qui nous attend, c'est la famine, la destruction, la mort de la civilisation, de la gloire, de l'honneur, la mort des nations, la mort des peuples. Je vois déjà cette horreur, cette sombre et folle destruction de l'humanité ! »