SOULIMA, l'Orientale

« L’Orientale est également la Poésie »

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Mon Novalis

Le Cercle "Foi et Amour"

Ce qu'en disent Hâfez et Rûmî

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 Retour à Henri d'Ofterdingen - Anthologie 

Erwin Speckter (1806-1835)

 

 

 

 Je t’aime sans connaître l’énigme de ton Nom, ô mon Orientale.

Il me suffit de ta promesse, de ton  amoureuse fidélité.

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Rêve du 12 octobre 1994 : Elle est ingénieur et enseigne à l'Université sur les métaux (signe de l'alchimie). Elle me présente son assistante, une ravissante Orientale (signe de Henri d'Ofterdingen).

 

L’Orient est représenté dans l’œuvre de Novalis, dans Henri d’Ofterdingen, plus exactement, par une jeune Arabe, ravie à sa famille pendant une expédition de chevaliers croisés, et désormais prisonnière, exilée en Allemagne : Soulima. Elle symbolise la rencontre de l’Orient et de l’Occident comme en témoigne le long entretien qu’elle a avec Henri et qui annonce le périple de celui-ci en Arabie – où selon les notes de Novalis pour sa seconde partie, il devait retrouver la famille de Soulima. Elle est, surtout, le signe que l’appartenance à l’organisation des fidèles d’amour est d’Orient comme d’Occident et que son « secret »  est qu’il se situe au terrain de contact spirituel de l’Orient et de l’Occident. C’est en ce sens que Soulima devait occuper une place centrale dans la seconde partie d’Henri d’Ofterdingen, selon le mot de Novalis : « L’Orientale est également la Poésie ».

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Notice de Tieck

« Ayant appris à connaître les temps héroïques et l’antiquité, Henri gagne alors l’Orient, dont il avait rêvé depuis son enfance. Il visite Jérusalem, prend connaissance de poésies orientales. D’étranges aventures avec les Infidèles le retiennent dans des parties isolées du pays, où il retrouve la famille de le jeune Orientale ; façon de vivre de certaines tribus nomades de là-bas. Contes légendaires persans. Souvenances des temps les plus anciens du monde »

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Henri d'Ofterdingen

« L’existence prend un attrait tout particulier quand elle se passe sur un sol depuis longtemps habité, et qui fut enrichi d’âge en âge par l’ouvrage et les soins diligents, patients et hardis de jadis. La nature y paraît plus humaine et devenue plus intelligible ; à travers le présent on sent que transparaît un obscur souvenir du passé, et les images du monde se trouvent reflétées avec un tel relief et des contours si nets qu’on y jouit d’un univers double, en quelque sorte, et que le monde y perd ce qu’il a d’écrasant, de tyrannique pour devenir un poème magique et une féerie de nos sens. - Qui sait si ne joue pas aussi l'influence incompréhensible de ceux, maintenant invisibles, qui en furent les habitants autrefois, - et si ce n'est pas cet obscur appel, entendu par les hommes peut-être dès qu'ils arrivent à un certain moment de leur réveil, qui les pousse hors de leurs territoires nouveaux et les précipite avec une impatience destructrice vers la patrie ancienne de leur race, vers ces terres pour la possession desquelles ils n'hésitent point à risquer jusqu'à leur dernière goutte de sang?…

Elle se recueillit un moment, en silence, puis reprit :

N'allez surtout pas croire ce qu'on vous a raconté sur la férocité de mes compatriotes. Nulle part on n'a traité les prisonniers plus généreusement ; et vos pèlerins de même, en chemin pour Jérusalem, étaient reçus avec une hospitalité qu'ils ne méritaient guère que rarement. C'étaient des vauriens, pour la plupart, de méchants hommes qui illustraient leur pèlerinage de canailleries avec lesquelles, évidemment, ils s'exposaient souvent à tomber sous des mains justement vengeresses. Comme il eût été facile aux chrétiens de visiter le Saint-Sépulcre en toute quiétude, sans avoir besoin de déclencher cette guerre effroyable et inutile qui a tout empiré, propageant le désastre et répandant la désolation infinie, coupant à jamais l'Orient de l'Europe! Le nom du propriétaire, quel importance avait-il? Nos princes vénéraient pieusement le tombeau de votre Saint Sauveur qui est, comme il eût bellement pu devenir le berceau d'une entente heureuse, en bonne intelligence, le prétexte excellent d'alliances éternellement bienfaisantes! »