"Assurément ce fut une des
grandes erreurs du romantisme d'avoir renié Schiller et, avec Schiller,
les grandes aspirations morales et sociales dont il s'était fait, au moins
dans sa jeunesse, l'éloquent interprète." Emile Spenlé
"Si un jour je produisais des
oeuvres qui eussent quelque valeur originale et personnelle, si
j'accomplissais quelque grande chose où se trahiraient une origine plus
haute, une inspiration plus harmonieuse, c'est pour la grande part à
Schiller que je devrais cette disposition, cette préparation en moi d'une
forme plus parfaite. Il a tracé dans mon âme les lignes douces et suaves
du Beau et du Bien" "Combien est vivace en moi le
souvenir de ces heures où je le vis pour la première fois, lui, l'idole
rêvée aux heures les plus belles de mon enfance, alors que la puissance
souveraine des Muses et des Grâces faisait sur mon âme juvénile la
première impression radieuse et durable, - le souvenir de cette heure où
l'imagination toute pleine de mon idéal je me trouvai devant Schiller et
vis mon idéal bien surpassé. Son regard me prosterna dans la poussière et
puis me redressa de nouveau. Je lui donnai ma confiance la plus entière,
la plus illimitée, dès les premiers instants, et je n'ai jamais eu le
moindre soupçon que ma confiance fût précipitée."
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