DOCUMENTS SUR LA PATAGONIE ET LES FUEGIENS

Extraits de "Patagonie, Terre-du-Feu et Iles Malouines", par Frédéric Lacroix, Paris, Firmin Didot éditeurs, 1840

SOMMAIRE

Migration vers le Sud

Extinction des Alakalufs

Les Alakalufs en 1953

Une sélection de liens

 

Retour à Patagonie - Jean Raspail - Les Alakalufs

 

 

Fuégien

"Tous les voyageurs s'entendent à représenter les Fuégiens, ou habitants de la Terre-du-Feu comme les individus les plus misérables de l'espèce humaine. Ils ont la tête grosse comme les Patagons, les joues saillantes, le nez plat, mais la physionomie plus douce. Ils sont plus petits, plus mal faits et encore plus sales."

"Ils naviguent dans des canots qui ont une quinzaine de pieds de long sur trois de large, et autant de profondeur. Ces embarcations, plus vastes, mais moins artistiquement confectionnées que celles des Samoïèdes (sic), sont faites de petites branches courbées en arc, et unies entre elles avec des tendons d'animaux et des bandes de cuir."

Fuégien

"Ils portent pour tout vêtement des manteaux de peaux de guanaque ou de phoque, moins adroitement faits que ceux des indigènes de Patagonie. Il est vraiment étrange qu'un peuple soumis aux rigueurs d'un climat aussi rude n'ait pas encore songé à se vêtir plus chaudement."

"Les Fuégiens, dont l'appétit n'est pas facilement rassasié, mangent aussi de la chair de phoque et de cétacés, comme l'a prouvé la présence de plusieurs ossements de ces animaux dans leurs wigwams. Le poisson cru est aussi pour eux un véritable régal. "

 

 

Campement

Wigwams des Fuégiens à Port-Espérance dans le canal Madeleine

Mont Sarmiento

Mont Sarmiento

Ile de Wollaston 

Île de Wollaston près du Cap Horn

"La Terre-du-Feu, ainsi nommée à cause de la fumée que les premiers explorateurs virent, de loin, s'élever des huttes des indigènes, est située par les 53° et 56 ° degrés de latitude australe, 67° 50' et 77° 75' de longitude occidentale"

"Quand on est près de la côte, on aperçoit plusieurs bras de mer qui coupent la terre dans toutes les directions et qui communiquent avec les grands golfes situés derrière les îles du large. On voit les montagnes voisines de la mer très-boisées du côté de l'Est, tandis que du côté de l'Ouest, qui est exposé aux vents dominants, elles sont tout à fait stériles. Ces montagnes sont rarement couvertes de neige, parce que les vents de mer et la pluie en amènent promptement la fonte. Les brumes sont rares dans ces parages, mais une température pluvieuse et sombre, accompagnée de vents violents, y règne presque toujours. Le soleil s'y montre fort peu; le ciel, même dans les plus beaux jours, est couvert et nuageux."

"On comprend de quelle importance est aujourd'hui le détroit de Magellan pour pénétrer dans l'Océan Pacifique. Nul doute, en conséquence, que d'ici à quelques années, cette précieuse communication entre les deux mers ne soit aussi connue que les autres points reculés du globe. Peut-être même quelque puissance européenne songera-t-elle à fonder sur ces rives, dans l'intérêt du commerce, un établissement sérieux. Le triste sort de la colonie du Port Famine, est sans doute un douloureux précédent, mais on en saurait rien conclure pour l'avenir. On a vu des établissements se maintenir et même prospérer dans des lieux bien plus inhospitaliers que le détroit de Magellan, et des colons intelligents pourraient tirer un parti avantageux des ressources qu'offrent en poisson, en gibier, en eau potable et en bois, les innombrables baies de l'extrémité sud de la Patagonie."

Fuégien

"Leurs cabanes, ou wigwams, ont la forme d'un pain de sucre. Elles sont faites de longues branches fixées circulairement dans le sol, réunies à leurs extrémités supérieure par des joncs et recouvertes de broussailles. deux ouvertures y sont ménagées, l'une du côté de la mer, l'autre du côté des bois. Le foyer occupe le centre de la hutte, et la remplit constamment d'une épaisse fumée..."

"Les femmes ont le pénible soin de ramer sur mer, et les hommes ne les remplacent que quand elles sont exténuées de fatigue. A elles sont dévolues toutes les occupations du ménage. Ce sont elles, par exemple, qui, munies d'un panier et d'un bâton pointu, un sac de peau de guanaque sur le dos, vont détacher des rochers et des brisants, découverts par la marée descendante, les coquillages qui composent le mets principal de ce peuple."