Nuit du 6 au 7 avril 1744

SOMMAIRE

Biobibliographie

Le Monde spirituel

Le Monde célestiel

Lettre XXX

  

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Retour à Swedenborg

Carl Gaspar Friedrich, Engel in Anbetung

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Swedenborg, Le livre des rêves

AG

Dans le face à face avec notre Seigneur, nous ne formons plus qu'un seul Ange. Nous n'avons jamais joint nos mains, et pourtant nous savons qu'une main s'est tendue, à travers le Voile, qui s'est saisie d'elles, alors que nous n'y pensions pas, et qui les a réunies sans que nous le voulions. C'est ce mystère que je ne cesse de méditer en mon cœur et qui m'accable parfois, car il me semble que nous n'en sommes dignes ni toi ni moi : Nous aimons trop la Beauté pour prétendre à l'Essentiel désir de Dieu, et trop la présence de l'Ami ensemble, pour désirer l'Esseulement en Lui.

Dans la lumière de juin, mon amie, lorsque la Nature rappelle ce Paradis où nos deux âmes sont unies dans le même amour spirituel, en cet Eden avec ses vergers et la vaste étendue des prairies, ses sources, et ses arbres dont chacun évoque les lieux que nous désirons tant parcourir ensemble, - nous verrons, je le sais, cette main descendre sur nous depuis le Ciel et, se saisissant un instant de nos deux mains jointes, les tenir ensemble, tandis que dans le secret de nos âmes, une voix se fera entendre, qui dira : '"Je suis l'Ami". Alors, baissant les yeux, et rendant grâce dans nos cœurs, nous dirons comme Swedenborg : "Qu'est-ce que cela peut être, est-ce Christus que j'ai vu, mais c'est péché d'en douter" (nuit du 6 au 7 avril).

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"O tout puissant Jésus-Christ, Toi par qui si grande grâce daignes venir jusqu'à nous si grand pécheur, rends-moi digne de cette grâce! Je joignis les mains et priai et alors apparut une main qui pressa fortement les miennes - immédiatement après, je poursuivis ma prière et dis : Toi qui a promis de prendre en grâce tous les pécheurs, Tu ne peux rien faire d'autre que de tenir Ta parole. Au moment même, je me trouvais dans son sein et le vis face à face - c'était une face de contenance sacrée, aux traits indescriptibles, et souriante, comme je crois qu'avait été aussi son visage pendant qu'il était vivant. Il me parla et me demanda si j'avais un certificat de santé (sic). Je répondis : Seigneur Tu le sais mieux que moi. Eh bien, agis!, dit-il. - C'est-à-dire, comme je trouvai dans mon esprit que cela signifiait : Aime-moi réellement, ou fais ce que tu as promis ; Dieu m'en donne la grâce!"