PIONNIER EN PATAGONIE

Miguel de Larminat

 

 

Miguel de Larminat, Pionnier en Patagonie, préface de Jean Raspail, Privat, 2007

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 Jean Raspail

 

« A l’origine était le rêve, celui de Jean de Larminat, le patriarche. Il habitait un beau domaine en Sologne, et c’est de là, sans en bouger - il n’alla jamais en Patagonie -, que son imagination créatrice conçut toute cette épopée et qu’il y projeta ses propres fils en 1909. »

Jean Raspail

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L’aventure pionnière de Jacques de Larminat (1889-1970) et de ses frères s’inscrit dans cette légende de la Patagonie dont les lecteurs de Jean Raspail connaissent les principaux épisodes, à commencer par l’éphémère Royaume d’Araucanie et de Patagonie, et son monarque, Orélie-Antoine, dont il a raconté l’histoire dans Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (Albin Michel, 1981) : une histoire qui est essentiellement celle d’une « confrontation entre le rêve et la réalité ». Jacques de Larminat, lui, n’est pas un « rêveur » comme Antoine de Tounens, quand même la part du rêve n’est pas absente chez ce tout jeune homme de vingt ans qui s’embarque le 6 février 1909 pour Buenos-Aires et entreprend l’année suivante, avec deux de ses frères, le long voyage (en train et à cheval) qui va le conduire jusqu’à la propriété acquise aux pieds de la Cordillère des Andes : Cerro de los Pinos. Jacques de Larminat apparaît donc, avant tout, comme ce pionnier dont Jean Raspail soulignera « les qualités si françaises d’allègre courage et de générosité », mais la part de son rêve s’appelle Patagonie et il la gardera intacte jusqu’à la fin de sa vie : « Dans ces temps-là, il s’intéressera plus aux arbres de son parc qu’aux animaux ».

Le chemin inondé - 10 septembre 1910 - Comme le soir tombait le Cerro apparut

Du récit de l’installation sommaire des premiers mois, des années de guerre que Jacques de Larminat et ses frères passeront au front, des années de crise (1930) et des temps de prospérité - « Trente ans plus tard [après leur installation], Don Santiago et ses frères « régnaient » sur un domaine plus vaste encore que le grand duché de Luxembourg », écrit Jean Raspail, - jusqu’aux années du péronisme, enfin, ce sont quelque soixante ans de la vie aventureuse et passionnante de Jacques de Larminat et de sa famille qui sont retracés dans cet ouvrage, lequel est aussi un hommage à la Patagonie : « Toute la campagne, si dénudée il y a quinze jours, s’est couverte magiquement de feuillage et c’est un plaisir de la regarder. Les moutons commencent à engraisser un peu grâce à la présence de l’œil du maître, mais surtout grâce à l’abondance du pâturage. »

1911. Premier passage du Chimehuin

L’auteur

Miguel de Larminat est un homme extraordinairement sympathique pour qui il importait que l’aventure de son grand-père et de sa famille soit connue non seulement des Argentins - c’est une page de leur histoire -,  mais aussi des Français. (Elle est aussi bien une page de l’histoire de France). L’ouvrage a donc paru une première fois en Argentine, en langue espagnole, avec un grand nombre d’illustrations de Jacques de Larminat, dont une sélection a été retenue pour l’édition française, disponible aujourd’hui (Privat, 2007). La belle préface de Jean Raspail est une invitation à entrer dans l’intimité de cette famille et à partager, à travers son histoire, cette part du rêve patagon que Miguel de Larminat a incontestablement héritée de son grand-père.