APERCUS BIOGRAPHIQUES

MAÎTRE ECKHART

Ou Dieu dans l’Unité pure

 

Sommaire

La voie de Maître Eckhart

Sermon 2 (extraits)

Actualité

 

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BIBLIOGRAPHIE

Maître Eckhart, Les Traités, traduction Jeanne Ancelet Hustache, Le Seuil, 1971

Maître Eckhart, Les Sermons, 3 volumes, traduction Jeanne Ancelet Hustache, Le Seuil, 1974

Maître Eckhart, Les Sermons, 3 volumes, traduction Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, Albin Michel, 1998-2000

Voir aussi

Jeanne Ancelet Hustache, Maître Eckhart et la mystique rhénane, Le Seuil, 1980

Maître Eckhart, Benoît Beyer de Ryke, Collection Sagesses éternelles, éditions Entrelacs, 2004, 302 pages.

            Maître Eckhart est né en vers 1260, en Thuringe.

            Il entre très jeune chez les Dominicains d‘Erfurt, poursuit ses études à Paris (1293-1294) et devient peu après son retour en Allemagne prieur de son couvent d’Erfurt.

            En 1302, il fait un second séjour à Paris, pour acquérir son titre de Maître en théologie. Il enseigne alors à la Sorbonne (1302-1303).

            De retour en Allemagne, il est élu provincial de Saxonie (1303), puis vicaire général de Bohême en 1307 : « Sa responsabilité s’étend sur un territoire qui va des Pays-Bas au Nord-Est allemand et à Prague, comprenant quarante-sept couvents d’hommes et neuf de femmes. »

            En 1311, il repart à Paris pour la troisième fois, où il enseigne pendant deux ans (magister actu regens) : « Lorsque je prêchais à Paris, je disais, et j’étais bien en droit de le dire, que tous ceux de Paris, avec toute leur science, ne pouvaient comprendre ce qu’est Dieu dans la plus infime créature, voire dans une mouche. Mais je dis à présent que tout ce monde ne le saurait comprendre. Rien de ce que l’on peut penser de Dieu n’est Dieu ».

            A partir de 1314, il s’installe à Strasbourg, avec juridiction sur les couvents de femmes. Il enseigne aussi à Cologne. C’est durant cette période – jusqu’en 1326, qu’il rédige la plupart de ses Sermons.

            On arrive alors à l’époque du procès. Au cours de l’année 1326, l’archevêque de Cologne, Henri II de Virnebourg, s’attaque, en effet, à Maître Eckhart, pour des raisons plus politiques que théologiques d’ailleurs, et fait dresser une liste de 49 propositions jugées suspectes.

            Il y aura en fait deux procès, le premier à Cologne, au cours duquel, Maître Eckhart déclare : « Je puis me tromper, je ne puis pas être hérétique, car l’hérésie est affaire d’intelligence, l’hérésie dépend de la volonté. » Comme ce sont des propositions examinées hors de leur contexte qui sont jugées, et dont certaines sont même des transcriptions erronées de ses sermons, il sera facile à Maître Eckhart d’argumenter, tout en se soumettant à la décision de l’Église.

            Le second se déroule à Avignon. Mais, là, Maître Eckhart ne se défendra pas, acceptant d’avance la sentence, tout en demeurant intransigeant sur l’authenticité de son expérience. Sans doute a-t-il perdu espoir de se faire comprendre. Comme l’écrit Jeanne Ancelet-Hustache, en effet, « comment ses juges pourraient-ils avoir idée de la richesse d’œuvres qu’il n’ont pas lues et de l’expérience mystique (sic) que ces œuvres cherchent à définir intellectuellement ? »

             On sait comment se termineront les procès de Maître Eckhart : la condamnation au final de vingt-six articles et la mort de Maître Eckhart, peu de temps après, sans doute à Avignon, vers la fin 1327 ou le début de 1328.