Cahiers du Moulin

Octobre 2003

Retour à Cahiers du Moulin - A propos de Novalis - Autour des Oeuvres complètes 

 

Pour une biographie plus détaillée, voir le tome II des Œuvres complètes de Novalis, Gallimard

Portrait de NOVALIS

Qu’aurait-il exprimé, ce regard, s’il avait

Rencontré autre chose et non ce qu’il regarde ?

On ne peut rien imaginer que ce qu’il voit :

Ce moment immuable de l’éternité

Qui le comble de joie et l’emplit de fierté

Comme coule une lave en brûlant son chemin

Sur la pente apaisée et noble du volcan

Où pourtant l’incendie oublié fume encore

Comme un rêve pesant. Un monde qui regarde

Un monde, et qui lui parle, et qui est son ami.

  

 Armel Guerne, Rhapsodie des fins dernières, Phébus, Paris, 1977, Poème paru pour la première fois dans la revue Chaman, n° 5-6, Saint-Girons, 1er et 2e semestre 1976

 

Quelques étapes dans la vie de NOVALIS

1772        le 2 mai, naissance au domaine familial d’Oberwiederstedt, près de Mansfeld.

Ses parents Auguste Bernardine née von Bölzig (1749-1814)

Heinrich Ulrich Erasmus von Hardenberg (1738-1814) de vieille noblesse de Basse-Saxe, mais sans fortune.

Deuxième enfant d’une fratrie de 11 frères et soeurs.

1780        Sévère dysenterie, suivie d’un très rapide développement intellectuel.

1788        Premiers poèmes.

1789        Sonnets et autres poèmes, récits en vers.

1790        Se lie avec Schiller

1791        Première publication en avril dans le « Teutschem Merkur » de Wieland du poème« Plainte d’un jeune homme » signé v. H.

1792        Début d’une longue amitié avec Friedrich Schlegel.

1793       Son projet d’entrer dans l’armée, communiqué à son père par courrier, échoue à cause de la mauvaise situation financière de la famille.

1794        Juin : examen de fin d’études de Droit, avec la note maximum.

Le 17 novembre, il fait la connaissance de Sophie von Kühn (née en 1782), « quart d’heure qui a engagé ma vie » comme il l’écrit à son frère Erasmus.

1795        En mars, fiançailles non officielles avec Sophie.

Rencontre Fichte et Hölderlin chez le philosophe Niethammer à Iéna.         

En novembre, Sophie tombe gravement malade.

1796        Janvier, stage à Langensalza chez le chimiste Wieglieb.

Juillet : plusieurs visites à Sophie, de nouveau malade et qui sera opérée 3 fois à Iéna en quelques mois.

Août : Visite de Friedrich Schlegel à Weißenfels.

1797        19 mars : décès de Sophie à qui il avait rendu visite du 1er au 10.

14 avril : décès de son frère chéri Erasmus.  

En été, rencontre Caroline et August Wilhelm Schlegel.

Décembre : 1ère rencontre à Leipzig avec Frederic Wilhelm Joseph Schelling.

De décembre 1797  au printemps 1799, études de Sciences Naturelles et Géologie à l’Académie Minière de Freiberg, en particulier Géognosie et Sidérurgie avec M. Werner, Mathématiques avec Mrs von Charpentier et Lempe, et Chimie avec M. Lampadius.

1798        Fait la connaissance de Julie von Charpentier (1776-1811) qui le console de son deuil profond.

Janvier : poème L’Etranger.

29 mars : rend visite avec A. W. Schlegel à Goethe à Weimar. Ils rendent tous ensemble visite à Schiller à Iéna.

Avril : le 1er numéro de la revue « Athenaeum » publie des fragments de Pollens, signés Novalis.

Travaille à une ébauche de roman Les disciples à Saïs.

Fleurs et Amour et Foi ou la Reine et le Roi paraissent dans les Annales de la Monarchie Prussienne. Le roi Friedrich Wilhelm III est irrité par ce dernier poème.

Poème Connais-toi toi-même.

Juillet – août : cure à Teplitz (Bohème) où la tuberculose est diagnostiquée.

Visite une galerie à Dresde avec les frères Schlegel, Schelling, Tieck, et d’autres.

Se documente pour une Encyclopédie de toutes les sciences.

Octobre : première rencontre avec Jean Paul, à Leipzig.

Décembre : fiançailles avec Julie von Charpentier.

1799        jusqu’en avril, études intensives à Freiberg (Mines, Sciences Naturelles).

Juillet : 1ère rencontre avec Ludwig Tieck à Iéna. Visite à Herder.

21 juillet, déjeune chez Goethe avec Tieck et A. G.  Schlegel  

Août : rencontre à Freiberg avec Henrik Steffens.

Octobre – novembre : Europe ou La Chrétienté et autres Hymnes et Cantiques.

Du 11 au 14 novembre, à Iéna, « Rencontre des Romantiques » avec les frères Schlegel, Schelling, Tieck, Ritter. Novalis lit ses Hymnes et Cantiques et son essai Europe ou La Chrétienté .

A Artern, il commence la rédaction du roman Heinrich von Ofterdingen.

1800        janvier – février : Les Hymnes à la nuit, manuscrit en vers.

Première ébauche du Conte de Klingsor.

Lecture des écrits de Jakob Boehme provoquée par Tieck.

Avril : fin de la 1ère partie de Heinrich von Ofterdingen

1er au 16 avril : exploration géologique de la région entre Zeitz, Gera, Borna et Leipzig avec un étudiant des Mines, Haupt, en vue de l’exploitation des gisements de lignite.

Juillet : visite de Tieck à Weissenfels.

Commence la seconde partie de Heinrich von Ofterdingen

Edition des Hymnes dans le 6e et dernier Cahier de l’Athenaeum.

Aggravation de son état de santé.

Le 28, son frère Bernard meurt noyé dans la Saale à l’âge de 14 ans.

Le 6 décembre, il est nommé chef de district surnuméraire de Thuringe.

1801        le 1er janvier, il écrit à  Tieck à propos de sa maladie.

Julie von Charpentier et son frère Karl le soignent à Dresde. Ses parents lui rendent visite. Il quitte Dresde le 18 en compagnie de son père et de Julie von Charpentier pour rentrer à la maison familiale.

Le 23 mars, arrivée de Tieck à son chevet.

Il s’éteint le 25 mars en présence de son frère Karl et de Friedrich Schlegel.

 

Bibliographie

NOVALIS. Les Disciples à Saïs. Traduction d’Armel Guerne. Portrait par André Masson. Paris, GLM, 1939. 191 x 140 mm, broché. 92 pages.

NOVALIS. Hymnes à la nuit. Traduction et préface d’Armel Guerne.. Paris, Falaize, 1950. 173 x 110 mm, broché. 64 pages, couverture rempliée.

NOVALIS. Fragments/Fragmente. Choisis et traduits par Armel Guerne, précédés d’un essai par Charles du Bos. Paris, Aubier-Montaigne (Collection bilingue), 1973. 220X 150mm. 199 x 130 mm. Avec une « note du traducteur » par Armel Guerne. 240 pages.

NOVALIS. Les Disciples à Saïs. Hymnes à la nuit. Chants religieux. Avec quelques poèmes extraits d’Henri d’Ofterdingen. Traduction et présentation d’Armel Guerne. Paris, Gallimard (collection Poésie, n° 138), 1980. 177 x 108 mm. 192 pages.

NOVALIS. Œuvres complètes. Édition établie, traduite et présentée par Armel Guerne. Paris, Gallimard (du Monde entier), 1975. 220 x 150 mm, 2 volumes.

I - Romans. Poésies. Essais.

II - Les Fragments.