CHANT VII

ange

SOMMAIRE

Prologue

Chant I

Chant II

Chant III

Chant IV

 Chant V

Chant VI

Chant VIII

 

 

Retour à Manuscrit

Depuis que l'Ange s'est manifesté sur ses traits,

ô mon amie,

Ton visage,

A mis à découvert le secret de mon cœur.

Le voici livré à tous les regards.

Qui te contemple parmi les initiés peut le surprendre.

Voile-moi ton visage

De peur que mon secret ne m'appartienne plus!

Ou devrai-je Lui confier mon visage?

Commentaire

          Le Fidèle d'amour constate que le secret de son cœur sera désormais exposé aux regards et il en éprouve un sentiment de vulnérabilité. En effet, si l'amie trahissait son secret, il serait privé à jamais de la contemplation de son visage. Toutefois, il peut compter sur le silence de l'amie, autrement dit, celle-ci saura dissimuler son beau visage aux regards indiscrets. 

          C'est ainsi que le Fidèle d'amour, depuis qu'il est entré dans la dépendance de l'amie, en lui livrant le secret de son cœur, a compris le mot profond de Fadl 'Allâh : 

"L'ami connaît la valeur de l'ami"

          Par ailleurs, en laissant à découvert son secret sur le visage de l'amie, le Fidèle d'amour renonce de facto à posséder le visage de Beauté de l'Ange ainsi que le secret de l'amie qui n'appartient qu'à l'Ami. "Voile ton visage", supplie le Fidèle d'amour, ce qui signifie : ne livre pas mon secret, mais il lui avait demandé aussi : "Voile-moi toujours ton amour", ce qui revient à dire : ne me dévoile pas ton propre secret. C'est cela finalement "confier son visage à l'Ami", selon l'enseignement de Fadl 'Allâh, c'est, en d'autres termes, s'interdire d'associer un visage au Visage de l'Être ravissant, et en particulier celui de l'être de beauté dont les lignes maternelles permettent de Le contempler.

          Cette condition étant remplie, l'Ange peut conduire le Fidèle d'amour vers une contrée inconnue de lui, où l'on parle l'arabe ainsi que le persan déri : ce "paradis de Son visage" où le visage de l'amie se trouve voilé dans la Lumière de F'H.