Depuis que l'Ange s'est manifesté
sur ses traits,
ô mon amie,
Ton visage,
A mis à découvert le secret de mon cœur.
Le voici livré à tous les regards.
Qui te contemple parmi
les initiés peut le surprendre.
Voile-moi ton visage
De peur que mon secret ne
m'appartienne plus!
Ou devrai-je Lui confier mon visage?
Commentaire
Le Fidèle d'amour constate que le secret de son cœur sera désormais
exposé aux regards et il en éprouve un sentiment de vulnérabilité. En
effet, si l'amie trahissait son secret, il serait privé à jamais de la
contemplation de son visage. Toutefois, il peut compter sur le silence de
l'amie, autrement dit, celle-ci saura dissimuler son beau visage aux regards
indiscrets.
C'est ainsi que le Fidèle d'amour, depuis qu'il est entré dans la
dépendance de l'amie, en lui livrant le secret de son cœur, a compris le
mot profond de Fadl 'Allâh :
"L'ami connaît la valeur de
l'ami"
Par ailleurs, en laissant à découvert son secret sur le visage de l'amie,
le Fidèle d'amour renonce de facto à posséder le visage de Beauté
de l'Ange ainsi que le secret de l'amie qui n'appartient qu'à l'Ami.
"Voile ton visage", supplie le Fidèle d'amour, ce qui signifie : ne
livre pas mon secret, mais il lui avait demandé aussi : "Voile-moi
toujours ton amour", ce qui revient à dire : ne me dévoile pas ton
propre secret. C'est cela finalement "confier son visage à
l'Ami", selon l'enseignement de Fadl 'Allâh, c'est, en d'autres
termes, s'interdire d'associer un visage au Visage de l'Être ravissant, et
en particulier celui de l'être de beauté dont les lignes maternelles
permettent de Le contempler.
Cette condition étant remplie, l'Ange peut conduire le Fidèle d'amour vers
une contrée inconnue de lui, où l'on parle l'arabe ainsi que le persan déri
: ce "paradis de Son visage" où le visage de l'amie se trouve
voilé dans la Lumière de F'H.
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