CHANT III

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SOMMAIRE

Prologue

Chant I

Chant II

Chant IV

Chant V

Chant VI

Chant VII

Chant VIII

 

 

 

Retour à Manuscrit

Ton regard m'a rendu visible la beauté cachée de ton visage

Et cette beauté, c'est pour moi, Sa beauté.

Tu as le regard vivant,

ô mon Ange,

Afin que je puisse connaître ton visage et le contempler.

Il s'abîme dans la Lumière de la Déité, le regard aux yeux clos par la mort,

Mais le Vivant,

ô mon Ange,

C'est ta beauté hors d'atteinte

Et ton regard qui la vivifie :

En délivrant une parcelle de cette Lumière.

 

COMMENTAIRE

        Sur le visage de beauté de l'amie, le Fidèle d'amour déchiffre les sept lignes maternelles que Dieu y a inscrites : la ligne que dessine la chevelure, les deux lignes des sourcils et les quatre lignes des cils. Ce faisant, il voit l'Ange et contemple le visage de l'Être ravissant.

        C'est pour avoir croisé le regard vivant de Béatrice que le regard de Dante, aux yeux clos par la mort, garde aujourd'hui encore le pouvoir d'évoquer la vision béatifique dont il est comblé dans "le Paradis de Son visage".

          Ce que le premier des fedeli d'amore a vu - son Ange de lumière - et qu'il contemple aujourd'hui - le visage de l'Ami -, il est possible aussi de l'imaginer sur les traits incorrompus des saints, en se laissant irradier par la Lumière de leurs Anges. Sur leurs yeux clos par la mort apparaît alors le même visage incomparable du Bien Aimé.

          Le regard de l'Ange est un regard vivant, parce que Dieu est Lui-même le Vivant. Il est Lumière et dispense une parcelle de cette Lumière au Fidèle d'amour qui croise amoureusement ce regard. C'est pourquoi toute évocation du visage de l'Ange est un dithyrambe de la Lumière créée.