EXTINCTION DES ALAKALUFS

"Au dernier recensement connu de 1971, il n'en restait plus que quarante-sept vivants. C'était il y a longtemps. Personne ne les a jamais revus, il n'y a pas eu de nouveau recensement."

Jean Raspail

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Migration vers le Sud

Les Alakalufs en 1953

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[ Alakalufs | Ce qu'en dit Jean Raspail ]

Hutte alakaluf

Hutte Alakaluf abandonnée

 

Canot

"Les nomades pécheurs des archipels occidentaux ont presque disparu. Les autorités militaires chiliennes ont sédentarisé les derniers survivants en deux points, à Puerto Eden sur l'île Wellington où sont regroupés quelques dizaines d'Alakalufs, à la base militaire de Puerto Williams sur l'île Navarino où une cinquantaine de Yaghan mènent la vie des petits éleveurs de l'extrême sud. La plupart sont métissés. A la disparition culturelle de ces groupes doit dans un très proche avenir s'ajouter l'inéluctable extinction de leur type physique."

art. Fuégiens, Encyclopédie Universalis.

"Ces gens dans leur hutte, certes, vivent encore des lambeaux de leur vie traditionnelle, celle que l'humanité a vécue pendant des dizaines de milliers d'années. Nous savions que les hommes n'avaient eu pour tout outil que la coquille, l'os et la pierre, pour tout compagnon que le chien, pour toute nourriture que les produits de leur chasse et de leur pêche. Ce que nous ne savions pas, c'est ce qu'ils pensaient, leur vie intérieure, leurs aspirations et leurs craintes... Or, ce voyage ne nous l'aura pas appris. Le fossé est trop profond. Le voyageur, le passant ne sauront rien de cette pauvre écume d'humanité, sinon qu'elle cherche à manger, à se chauffer. En revanche, il aura eu sous les yeux, réduite à des conditions élémentaires, la tragédie de l'absorption, de la digestion d'un groupe humain par un autre plus évolué.

 Déjà les archipels sont redevenus déserts. Une fois seulement, au cours de 57 jours de navigation, nous avons croisés une embarcation d'indiens. Il pleuvait. Du canot traditionnel, creusé dans un tronc d'arbre et rehaussé de planches, une fumée s'élevait. Les Indiens au cours de leur randonnée emportent toujours avec eux le feu qu'ils disposent au centre du canot sur un petit plancher d'argile. Des silhouettes, un homme, trois femmes, quelques enfants, se recroquevillaient sous la pluie. Le canot, après un court instant d'hésitation, s'est éloigné sans chercher à aborder le Sobenes. On ne peut rien imaginer de plus poignant qu'un canot d'Indiens s'éloignant sous la pluie battante, se fondant dans cette grisaille de la mer, du ciel et de la pierre, minuscule centre de vie dans la solitude et la désolation des archipels."

Annette Laming, Tout au bout du monde, Amiot-Dumont, 1954