ADIOS, TIERRA DEL FUEGO

Son cosas de Patagonia...

Retour à Jean Raspail - Jean Raspail à Toulouse - En Patagonie

 

Tierra del Fuego

 

 

 

 

 

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Jeune Alakaluf, 1953

 

 

 

 

 

 

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De la vie d'Orélie-Antoine de Tounens, à l'évocation des derniers Alakalufs, de la Patagonie réelle à la communauté des Patagons dont il est le Consul Général, Jean Raspail récapitule dans ce dernier ouvrage tout ce qui se rapporte au grand rêve de sa vie, avec humour et émotion. 

Un ouvrage où l'on croise quelques figures exceptionnelles, du prince Mario Ruspoli, à Marc Augié, alias Saint Loup, du capitaine Louis Lacroix aux marins du croiseur Dresden, de Lionel Terray à cette mystérieuse Christina de Falkenberg, qui semble d'ailleurs sortir tout droit d'un roman de Jean Raspail

On y rencontre aussi la magnifique figure de José Emperaire, mort accidentellement en Patagonie : "En quittant le cimetière de Puntas Arenas, on peut aussi saluer José Emperaire, enterré près de l'entrée, à droite dans la grande allée. C'est la Municipalidad de Magallanes qui a fait poser la plaque sur sa tombe. Il n'y figure nulle mention - ni ambassadeur, ni consul - d'une quelconque présence française ce jour-là."

Voir José Emperaire, Les Nomades de la mer,

"Les Alakalufs étaient un des peuples les plus vieux de la terre. (...)

On suit à peu près leurs traces en Amérique par quelques gisements préhistoriques connus. Ils marchèrent ainsi pendant des centaines d'années, s'enfonçant toujours plus loin vers le sud encore désert, refoulés siècle après siècle dans les parties les plus déshéritées du continent sud-américain que personne, au moins, ne leur disputait. Arrivés au golfe de Peñas, à l'entrée du canal Messier, qui est la porte du labyrinthe maritime fuégien, ils s'arrêtèrent, et cette fois ils étaient seuls. Poursuivis depuis tant d'années, aussi longtemps que remontait leur mémoire, ils étaient tout de même loin d'être rassurés. Qui sait s'ils ne seraient pas une fois de plus chassés de là, contraints de fuir, de fuir encore? Mais où? Comment? Des montagnes infranchissables et des glaciers terrifiants leur barraient le chemin vers le sud, et tout un univers liquide qui était complètement différent de leur univers terrien ancestral.

C'est à partir de ce moment-là qu'ils accomplirent leur mutation et que ces marcheurs de terre ferme se changèrent en nomades de la mer. Cela dura peut-être mille ans..."

"La Patagonie peut devenir défi, simulacre de conquête, provocation, pied de nez, refus, refuge, rêverie, regret, canular, voire dérision ou dégoût, ou plus simplement une façon de s'amuser peu communément, mais elle doit rester un jeu."

Jean Raspail donne une image nouvelle d'Orélie-Antoine 1er de Tounens, Roi de Patagonie pour l'éternité, démythifiant cet extraordinaire aventurier qui ne croyait qu'à sa seule étoile - un peu à la manière de Nerval - et dont on sait qu'elle finira par basculer derrière l'horizon de sa destinée. On aime ce regard fait de compassion.

Le dernier chapitre de l'ouvrage s'intitule : "Où le pavillon de sa Majesté flotte sur la Provence, l'Himalaya, le Spitzberg, l'Amazone et en cent autres endroits du globe..." Il évoque ces milliers de Patagons qui ont décidé d'entrer dans "le jeu du roi", en demandant un jour leur naturalisation auprès de la Chancellerie de Patagonie. S'il n'existe pas d'annuaire des Patagons, car "chacun "joue le jeu" comme il l'entend" - ceux-ci ne se rencontrent pas moins, au hasard des routes du Périgord ou d'ailleurs et de certains anniversaires.